#222 Anonym01.08.2006 - 16:41 |
46.- A quoi s\engage le moine qui émet sa profession monastique selon la RB ? Le moine qui émet sa profession selon la RB et les Constitutions de son monastère, s\engage à s\unir à la communauté et à se comporter comme un moine, en étant obéissant. Le moine promet l\obéissance à la vie monastique fondée, déterminée et guidée par la Règle. Et la Règle exige : obéissance à la Règle, à l\Abbé et aux frères. La fidélité à la communauté est vécue concrètement dans l\obéissance à l\Abbé qui est au centre de la communauté comme une figure vivante et tangible du Christ, le Seigneur et vrai Roi. De cette manière, le moine établit une alliance avec Dieu à travers l\alliance avec les frères : la fidélité à la Règle lui permet d\être fidèle à Dieu et à ses frères, malgré l\inconstance et l\instabilité propre et humaine en général[73]. 47.-Envers qui s\exerce l\obéissance selon le texte de la RB ? Non seulement l\obéissance s\exerce vis à vis de l\Abbé, mais aussi de tous les frères[74]. Le moine obéissant écoute tout le monde pour entendre la voix de Dieu. Pour saint Benoît, écouter Dieu signifie écouter sa voix en quelque lieu qu\il parle : a) Dieu-Christ : Prol. 2.3.5 ; RB. 5, 1-4 ; 5,14-15 ; 5,17-18 ; 7,31-32. b) L\Abbé : RB. 3,5-6 ; 4, 61. c) La Règle : RB. 62,4 ; 62, 11. d) Les Frères. RB. 3 ; 71 ; 72,6[75]. 48.- Quels sont les traits caractéristiques que présente le vu d\obéissance selon la RB ? a) L\obéissance comme écoute : Prologue 1-3 : - Écouter avec le cur signifie mettre en pratique - Voilà ce qu\est l\obéissance : écouter et mettre en pratique. Il y a une étroite relation entre écouter et obéir (audire, ob-audire). Il semble que saint Benoît s\est rendu compte de cette relation étymologique : RB. 5,5 (cf. 17,45). b) L\obéissance est renoncement à soi-même : Pour obéir il faut renoncer à sa propre volonté, à l\égoïsme. Cela apparaît dans : Prol. 3 ; RB. 4,60 ; 4,61 ; 5,7-8 ; 5,12. Le moine renonce à sa volonté propre pour suivre le Christ[76] et désire être gouverné par un Abbé qui lui enseigne les commandements divins auxquels il faut obéir[77]. c) L\obéissance comme engagement de toute la personne : Prol. 21.40 ; RB. 2,17 ; 2,21. Il ne s\agit pas d\une pratique formaliste. (RB. 5,l7-18) d) L\obéissance - écoute est un chemin vers Dieu. Prol. 12 ; RB. 5,7-11 ; 43,1-3[78] 49.-Croyez-vous que l\obéissance est un chemin facile pour saint Benoît ? Pour saint Benoît, aller à Dieu par l\obéissance n\est pas facile, il reconnaît plutôt que c\est quelque chose de dur et âpre.[79] 50.- Comment, à notre époque, la Déclaration présente-t-elle le vu d\obéissance ? L\obéissance signifie avant tout garder son cur ouvert aux inspirations de lEsprit-Saint, puisqu\Il souffle où Il veut et nous révèle de multiples façons la volonté de Dieu. Et comme la nourriture du Christ a été de faire la volonté de Celui qui l\a envoyé, et que prenant la condition d\esclave, il s\est fait obéissant jusqu\à la mort, et la mort sur la croix, nous aussi, voulant suivre le Christ de plus près, nous devons rechercher la volonté du Père pour l\accomplir d\un cur prompt[80]. 51 A travers qui trouvons-nous la volonté de Dieu ? La voix de Dieu nous est transmise surtout par la voix de l\Église, la doctrine et les exhortations du Souverain Pontife, du Saint-Siège, des Évêques et des Abbés qui doivent non seulement réglementer l\organisation externe, mais aussi former notre spiritualité. Par conséquent, les moines, aspirant à accomplir la volonté de Dieu en esprit de foi et d\amour, désirent être conduits par un Abbé qui tient pour eux la place du Christ, et auquel ils prêtent humblement obéissance, selon les normes de la Règle et des Constitutions, en unissant les forces de l\intelligence et les dons de la volonté et de la grâce dans l\exécution de ce qui leur est commandé et dans l\accomplissement des fonctions qui leur ont été confiées, conscients de coopérer à l\édification du corps du Christ selon le dessein de Dieu. Ainsi l\obéissance religieuse, loin de diminuer la dignité de la personne humaine, la conduit à la maturité en développant la liberté des enfants de Dieu[81]. 52.- Quelles exigences représente l\obéissance à l\époque actuelle ? L\obéissance religieuse, même quand elle consiste dans l\exécution matérielle des ordres du Supérieur, est toujours orientée vers Dieu, et est un acte humain, libre et personnel, qui requiert une délibération mûre et responsable. Les nouvelles conditions de notre temps exigent des formes nouvelles de commander et d\obéir, et demandent de nouvelles relations entre les Supérieurs et les frères. Il est nécessaire que, plus qu\autrefois, les Supérieurs ne donnent pas d\ordres sans avoir pris l\avis d\hommes compétents et sans avoir consulté leurs frères, et qu\ils restent toujours ouverts pour accepter des suggestions ultérieures. Que les Supérieurs écoutent de bon gré les religieux, leur autorité restant cependant ferme pour décider et prescrire ce qui doit être fait. Que de leur côté, les frères donnent leur opinion en tout respect de la personne et du jugement des autres, appuyant leur pensée sur des raisons valables, sans suivre la volonté de leur propre cur[82]. 53.- Sur quoi est fondé l\exercice de l\autorité et celui de l\obéissance ? Le bien de l\obéissance religieuse ne sera vraiment sauvegardé dans la vie monastique que si les Supérieurs, d\un même cur avec leurs frères, cherchent sincèrement la volonté de Dieu ; qu\ils aient conscience que l\obéissance ne doit pas être rendue à une autorité humaine, mais toujours à Dieu même qui nous appelle. Le bien de la communauté exige que les ordres, en obligeant les frères sans équivoque, soient clairs et fermes ; cependant le gouvernement du monastère ne peut jamais se passer de la collaboration responsable de tous pour le bien du monastère, de l\Ordre et de l\Église. Car l\exercice quotidien de l\autorité et de l\obéissance se fonde sur ce profond accord de tous, enraciné dans une vocation commune et dans la profession religieuse[83]. 54.- A quoi nous engage le vu de stabilité ? À la vie fraternelle. Pour saint Benoît la stabilité est un terme complexe qui inclut les notions de : Communauté ; Règle ; Direction de l\Abbé ; Conduite à avoir ; Ordre ; Obéissance ; Persévérance ; Fidélité[84]. Tout cela se vit dans un monastère, lieu concret de notre réponse à l\appel de Dieu. · Tel est le sens de la clôture monastique[85], de la séparation du monde : que les moines n\aient pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n\est pas du tout avantageux pour leurs âmes[86]. 55.- La vie cistercienne se vit-elle dans une communauté stable ? Oui, par la Profession, le moine s\unit à une Communauté et il sait que le Christ est présent dans le monastère d\une manière spéciale, Lui qui est présent partout où deux ou trois sont réunis en son nom. Notre stabilité est dans la charité fraternelle, tant estimée des fondateurs de Cîteaux dont la devise était : Una Caritate, una Regula, similibusque vivamus moribus[87]. (Carta Caritatis Prior, III-Charte de Charité). Dans cette école de la charité nos faiblesses mêmes y sont une occasion de progresser dans l\amour, et l\exemple et l\enseignement de nos frères nous entraînent efficacement vers Dieu[88]. 56.- Comment devons-nous vivre la fraternité? Nous voulons donc organiser notre vie de telle manière qu\elle réalise l\exemple de l\Église primitive qui cherchait à ne faire qu\un cur et une âme, non seulement par la prière, par la doctrine des Apôtres, la communion dans la fraction du pain et la possession commune des biens, mais aussi par la communauté des fins, des obligations, des responsabilités et des actions. Comme l\Apôtre qui voulait se réjouir avec ceux qui étaient dans la joie et pleurer avec ceux qui pleuraient, de même il faut que succès et échecs, peines et joies, difficultés et avantages de chacun nous affectent tous[89]. · 57.- Quelle doit être le souci commun des frères en ce qui touche à la vie fraternelle ? Les frères doivent avoir en commun le souci de ce qui concerne la vie spirituelle du monastère, et se sentent responsables du salut éternel et de l\accomplissement de la vocation de chacun. De la sorte, la vie de communauté elle-même exerce une direction spirituelle au sens large, en ce qu\elle fortifie les faibles, réconforte les découragés, ranime le zèle des tièdes et manifeste quotidiennement à tous les valeurs de notre service[90]. · 58.- De quels moyens disposons-nous pour faire croître la vie communautaire ? La vie à mener en commun doit persévérer dans la prière et la communion d\un même esprit, nourrie de la doctrine évangélique de la sainte liturgie et surtout de l\Eucharistie, à l\exemple de la primitive Eglise dans laquelle la multitude des fidèles n\avait qu\un cur et qu\une âme. Membres du Christ, les religieux se préviendront d\égards mutuels, dans une vie de fraternité, portant les fardeaux les uns des autres. De là, en effet, que la charité de Dieu est répandue dans les curs par l\Esprit-Saint, la communauté, telle une vraie famille réunie au nom du Seigneur, jouit de sa présence. La charité est la plénitude de la loi, et le lien de la perfection et par elle nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. En outre, l\unité des frères manifeste que le Christ est venu, et il en découle une puissante énergie apostolique[91]. 59.- Est-ce que la vie fraternelle doit être fondée sur le modèle de la "famille" ? Nous devons considérer que saint Benoît n\utilise jamais le mot "famille", même si ce mot se rencontre très souvent dans la tradition et a une richesse de signification. Saint Benoît a volontairement laissé de côté ce terme familia, utilisant à sa place le terme maison de Dieu qui se trouve cinq fois dans la RB[92]. Le mot indique la présence de Dieu parmi nous. Domus Dei (la maison de Dieu) est le lieu où l\on rencontre Dieu, et par conséquent elle doit être une maison de prière, d\unité, d\action de grâces. Le terme \paterfamilias\ se trouve une seule fois : RB 2,7 où il se réfère à Dieu et non à l\abbé. L\abbé, par contre, est bien plus présenté comme le pasteur, qui doit rendre des comptes au père (Dieu) du troupeau à lui confié[93]. Dans le droit romain la famille se comprenait dans un sens beaucoup plus étendu et saint Benoît n\en utilise pas la terminologie avec la même signification. Selon saint Benoît, il n\y a dans le monastère ni esclaves ni gens libres et, certainement, ni patrons, ni parents, parce que tous sont égaux, frères et co-serviteurs dans le Christ[94]. 60.- En quoi consiste la conversatio et quels vux renferme-t-elle ?. La conversio ou conversatio morum consiste en ce que le moine doit se comporter et vivre conformément à ce qu\il dit être : un chrétien consacré radicalement au service du Christ. Ce terme de conversatio, selon la RB signifie un comportement : la conversion comme mode de vie. Les références du Prologue, sont seulement le commencement d\une série de conversions qui permettent d\acquérir la manière d\être et d\agir qui est propre aux moines[95]. À l\intérieur de cette promesse sont inclus les vux traditionnels de pauvreté et de chasteté. Saint Benoît ne parle pas explicitement de ces deux vux tels que nous les formulons actuellement. La pauvreté est vue comme une liberté. Saint Benoît demande que tout le nécessaire soit donné à chacun. La pauvreté consiste à lutter contre l\esprit d\appropriation et de consommation des biens mis à notre usage[96]. · 61.- Pourquoi pratiquons-nous la pauvreté? Nous pratiquons la pauvreté, non pas simplement par privation ou mépris des choses matérielles, mais pour obtenir la liberté des enfants de Dieu, pour user de ce monde comme n\en usant pas, sachant que la figure de ce monde passe. C\est pour cette raison que nous désirons être pauvres avec le Christ pauvre, renonçant à la possession et à l\acquisition des richesses. Ainsi, nous sommes de vrais disciples à l\école de l\Église primitive, où nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais où tout était commun à tous. De la sorte, nos curs se libèrent des préoccupations matérielles, afin qu\ils soient là où est notre trésor, c\est-à-dire avec le Christ et l\Église[97]. · 62.- De quelle manière devons-nous disposer des biens ? Il nous est nécessaire d\user des biens de ce monde tant que nous vivons ; l\esprit de pauvreté qui découle du vu doit régler l\usage des choses selon notre utilité et celle du prochain, le respect dû aux créatures étant observé. Par conséquent, nous devons tout faire pour que notre renoncement vienne au secours des pauvres de notre temps. C\est pourquoi il faut que nous consacrions nos gains à l\utilité du prochain et de l\Église. Pour la même raison, il convient de nous adonner à des travaux tels que nous puissions subvenir à nos besoins, et aussi aider les autres, et conserver la nature créée saine et intacte. [98] · 63.- En quoi consiste le vu de chasteté ? La chasteté volontaire, acceptée pour le Royaume de Dieu n\est pas simplement le renoncement au mariage et aux joies de la famille naturelle, mais il doit nous rendre plus libres pour nous occuper des choses de Dieu et de l\Église avec toutes nos forces physiques et psychiques. Par la profession religieuse, nous voulons donner, d\une manière plus directe et profonde, un témoignage de l\espérance chrétienne en la vie éternelle, dans laquelle les hommes ne se marient ni ne se marieront pas. Pour cette raison le célibat est un signe eschatologique éminent de notre vie[99]. · 64.- Quelle influence a le vu de chasteté dans la vie commune ? Cette totale consécration de soi-même à Dieu prépare les fondations pour construire la famille monastique. Dans cette famille de Dieu, la charité commune et une même vocation fondent l\amour et l\aide mutuelle entre les membres. Ainsi, d\une part, nous devons porter fidèlement les fardeaux les uns des autres ; de l\autre nous participons tous aux grâces et vertus dominant en chacun. De cette manière nous embrassons de façon éminente la voie communautaire du salut, instituée par Dieu lui-même pour le genre humain dans l\Église. Dieu ouvre ainsi nos curs de telle sorte que nous soyons capables d\aimer d\une charité sincère et active tous nos semblables, et en premier lieu les frères/surs avec lesquels nous vivons dans le monastère[100]. 65.- Quelle réponse donnons-nous à l\Eglise par notre profession, comme l\indique la Déclaration ? Notre constante recherche de Dieu dans le Christ s\enracine dans notre vocation, don de Dieu. A travers elle, le Christ nous appelle constamment à offrir une réponse pleine d\amour. Par notre profession, selon la Règle de saint Benoît, nous donnons une réponse permanente, en mettant toute notre vie au service du Christ, en embrassant les conseils évangéliques d\obéissance, pauvreté, et chasteté. L\Eglise reçoit notre profession et nous nous efforçons de la vivre avec joie, selon la recommandation de l\Apôtre, que reprend saint Benoît : Dieu aime celui qui donne avec joie[101]. 66.- Comment consacrons-nous notre vie à Dieu et au service de l\Eglise ? Le service du Christ est et doit être le service de l\Eglise, tant par le moyen de l\oraison et de la pénitence, que par les diverses formes d\apostolat. Même si notre Ordre jouit du privilège de l\exemption, chaque communauté de droit et de fait, appartient à l\église locale, participe pleinement à ses succès et ses grâces comme à ses difficultés, ses persécutions et ses tribulations. C\est pourquoi nos monastères ont la responsabilité morale de secourir, autant que possible, les nécessités de l\Eglise de la manière qui nous est propre sous la protection maternelle de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et Patronne de l\Ordre[102]. · 67.- Quel est le canon du Codex Iuris Canonici (Code de Droit Canonique) qui définit la vie consacrée par la profession des conseils évangéliques ? · Le canon 573 du Code de Droit Canonique : · La vie consacrée par la profession des conseils évangéliques est la forme de vie stable par laquelle des fidèles, suivant le Christ de plus près, sous l\action de l\Esprit Saint, se donnent totalement à Dieu aimé par-dessus tout, pour que dédiés à un titre nouveau et particulier pour l\honneur de Dieu, pour la construction de l\Eglise et le salut du monde, ils parviennent à la perfection de la charité dans le service du Royaume de Dieu et, devenus signe lumineux dans l\Eglise, ils annoncent déjà la gloire céleste[103]. · 68.- Selon le Code de Droit Canonique, quelle est la compétence de l\Eglise en ce qui concerne la vie consacrée ? · Il appartient à l\autorité compétente de l\Eglise d\interpréter les conseils évangéliques, d\en régler la pratique par des lois et d\en constituer des formes stables de vie par l\approbation canonique ; il lui appartient aussi de veiller, pour sa part, à ce que les instituts croissent et fleurissent selon l\esprit des fondateurs et les saines traditions[104]. · 69.- Qui a développé, d\une manière spéciale, la théologie des vux au XXème siècle ? Le Cardinal Urs von Balthasar. Les points principaux de la théologie de la vie religieuse qu\il indique sont : - Le primat de Dieu, c\est Dieu qui cherche l\homme. - La dynamique de l\appel qui vient de la fascination pour la beauté de Dieu, Une spiritualité incarnée, - Le rôle de la mission : la personne consacrée est le reflet de l\image de Dieu qu\elle renvoie au monde, d\où l\importance de la méditation du Mystère de la Transfiguration (le Thabor) dans la vie Consacrée. [105]. · 70.- Quelle réponse les conseils évangéliques donnent-ils aux défis que nous fixe le monde actuel ? · L\avidité des biens, la soif du plaisir, l\idolâtrie du pouvoir, c\est-à- dire la triple concupiscence qui marque l\histoire et qui est également à l\origine des maux actuels, ne peut être vaincue que par la redécouverte des valeurs évangéliques de pauvreté, de chasteté et de service. Les personnes consacrées doivent savoir proclamer, par leur vie et par leurs paroles, la beauté de la pauvreté en esprit et de la chasteté du cur qui les rend libres pour le service de leurs frères, et celle de l\obéissance qui rend durables les fruits de la charité[106]. · 71.- Pouvons-nous parler des conseils évangéliques comme chemin de réalisation de la personne ? Certainement. Les conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d\obéissance, vécus par le Christ dans la plénitude de son humanité de Fils de Dieu, et embrassés par amour pour lui, apparaissent comme un chemin pour la réalisation de la personne en plénitude, en opposition à la déshumanisation, comme un puissant antidote à la pollution de l\esprit, de la vie, de la culture ; ils proclament la liberté des fils de Dieu, la joie de vivre selon les béatitudes évangéliques[107]. 72.- Comment les désirs d\authenticité, le culte de la simplicité et de la sincérité du monde actuel, peuvent-ils se concilier avec la Règle de saint Benoît et la tradition monastique ? Toute la sainte Règle cultive un style de vie caractérisée par la simplicité, l\authenticité, et une sincère vie de foi. Tout cela a été vécu au cours des siècles par les moines, car cela fait partie de nos traditions. Ainsi donc, nous optons pour des formes de vie simples, qui manifestent sincèrement nos dispositions. Il convient que nos actions révèlent l\intérieur de notre âme. Nous désirons connaître le sens de nos rites, et \mettre notre esprit en harmonie avec nos paroles\, selon l\expression du Chapitre 19,7 de la Règle de saint Benoît et la Sacrosanctum Concilium. [ ] Et dans cet effort de simplicité, nous nous sentons aussi spécialement unis aux idéaux de nos Pères Fondateurs[108]. 73.- Pouvez-vous illustrer la question précédente avec des références de la Règle de saint Benoît et des textes cisterciens ? - RB. 20 : sur l\attitude dans la prière ; - RB. 31, 12 : le cellérier doit tout faire avec mesure ; - RB. 33, 6 : que tout soit commun à tous ; - Le Petit Exorde : XI Le vêtement ; XXIII Que nous n\avons pas de revenus ; XXV Ce qu\il nous est permis ou non d\avoir en fait d\or, de pierres précieuses et de soie. XXVI Des sculptures et peintures et de la croix en bois. - La Lettre aux moines de saint Jean d\Aulps de saint Bernard[109]. 74.- Comment nos premiers Pères ont-ils vécu cet idéal ? Le désir d\une vie simple, pauvre et authentique, se traduisit dans tout le comportement de nos Pères et les stimula dans la réforme de la Liturgie et la manière de construire les édifices. Ils éliminèrent la "superfluitas" et la "curiositas" dans l\enceinte sacrée. De la même manière, ils voulurent avoir les textes les plus authentiques pour la prière et la méditation. Ils voulaient des églises simples et ils ne se servirent que de l\architecture comme élément décoratif. Ils ne voulurent pas de matériaux précieux, ni de peintures, ni d\ornementations qui puissent distraire le moine de la prière. Les ornements liturgiques furent simples, les vases sacrés : d\étain ou de fer[110]. L\authenticité, le culte de la simplicité et de la sincérité[111] restent des valeurs qui doivent imprégner toute notre vie monastique et de nos jours, elles peuvent aussi être une source d\inspiration pour les nouvelles constructions cisterciennes ou les habilitations des édifices, quant à leur décoration. 75.- Pouvez-vous indiquer les principales dépendances des édifices monastiques pour la vie cistercienne ? Dans la construction cistercienne nous voyons que les principales dépendances monastiques sont organisées autour du cloître : l\église, la sacristie, la salle capitulaire, l\armarium, l\escalier du dortoir, le parloir, la salle commune, le chauffoir, le réfectoire, la cuisine. Tout cela avec le caractère pratique et aussi symbolique et spirituel que leur donnaient nos prédécesseurs cisterciens[112]. Actuellement , nous voyons comment quelques unes des ces dépendances n\ont pas de raison d\être, à cause par exemple, de la réduction du nombre de frères convers ou de leur extinction. 76.- Citez quelques monastères de notre Ordre qui conservent encore actuellement l\architecture typiquement cistercienne. Casamari (Italie) ; Chiaravalle Milanese (Italie) ; Chiaravalle della Columba (Italie) ; Heiligenkreuz (Autriche) ; Osek (République Tchèque) ; Poblet (Espagne) ; Rieunette (l\Eglise, France) ; San Andrés de Arroyo (Espagne) ; Sénanque (France) ; Vyí Brod (République Tchèque) ; Zwettl (Autriche). 77.- Localisez sur ces plans cisterciens les dépendances que nous avons citées plus haut. 78.- Quelle est la symbolique du cloître cistercien ? A travers les différents symboles et figures géométriques, comme le quadrilatère, le plan cistercien nous introduit dans la symbolique de la Jérusalem céleste[113]. 79.- Énumérez les principales uvres qui appartiennent à notre Patrimoine cistercien "primitif". - Exordium Cistercii -(Exorde de Cîteaux) - Exordium Parvum - (Petit Exorde) - Carta Caritatis (les différentes éditions, CC1, SCC, CC2, de la Charte de Charité) - Capitula/Instituta Capituli Generalis - Ecclesiastica Officia 80.- En ce début du XXIème siècle, dans quel texte de notre Patrimoine cistercien pouvons-nous trouver la définition de notre Ordre ? Dans les Constitutions de l\Ordre, élaborées et approuvées par le Chapitre Général de 1968-69, qui furent révisées et approuvées par le Chapitre Général de l\an 2000, formé d\Abbés, Abbesses et délégué(e)s. 81.- Comment se définit notre Ordre dans ce texte ? L\Ordre Cistercien, né à l\archi-abbaye de Cîteaux, est formé par l\union de Congrégations monastiques, et de monastères qui ne font partie d\aucune Congrégation[114]. 82.- Est-ce que la Déclaration du Chapitre Général sur les principaux éléments de la Vie Cistercienne aujourd\hui fait partie du Droit Cistercien actuel ? Oui, ce texte, dont la première rédaction élaborée en 1968-69 est le résultat d\une consultation de tous les membres de l\Ordre en vue d\une rénovation adaptée, et dont la dernière rédaction fut approuvée par le Chapitre Général de l\an 2000, figure dans les documents du Droit Cistercien actuel[115]. 83.- Quel est le Chapitre Général qui a rédigé la Déclaration et quelle place occupe-t-il dans la chronologie des Chapitres Généraux après la Révolution Française ? C\est le Chapitre Général spécial de 1968/1969, 17ème après la Révolution Française[116]. 84.- Pourquoi la Déclaration a-t-elle été écrite ? Pour procéder à la rénovation adaptée de notre Ordre[117] et donner réponse à la demande adressée par Paul VI à tous les Ordres Religieux afin d\écrire des Constitutions contenant des principes théologiques et spirituels[118]. 85.- Quel est l\événement de la vie de l\Église qui l\a précédée ? Le Concile Vatican II, célébré en 4 sessions. Il fut ouvert par le Pape Jean XXIII le 11 octobre 1962, il a été clôturé par le Pape Paul VI le 8 décembre 1965[119]. 86.- Pourquoi la Déclaration a-t-elle ce titre, et quelle importance a-t-elle eu, et a-t-elle encore aujourd\hui, pour la vie des communautés de l\Ordre Cistercien ? Le titre Déclaration a été donnée par le fait que ce texte veut donner les principes théologiques et spirituels pour une rénovation adaptée de l\Ordre, après le Concile Vatican II et dans les temps où nous vivons. C\est dans la continuité de ce qu\ont su faire les Fondateurs du Nouveau Monastère au XIIème siècle et que les générations suivantes ont poursuivi avec courage. De là provient l\importance de ce document encore pour aujourd\hui[120]. 87.- Quel autre texte d\importance capitale pour le Patrimoine spirituel de l\Ordre vous rappelle les paroles par lesquelles commence l\article premier de la Déclaration ? Le commencement du "Petit Exorde de Cîteaux" : Nous Cisterciens, premiers fondateurs de cette église, faisons connaître par cet écrit à nos successeurs avec quelle conformité aux lois canoniques, sous quelle haute autorité, et aussi par quelles personnes et en quel temps leur monastère et leur genre de vie commencèrent, afin que, la vérité étant publiée sur cette question, ils aiment plus fidèlement ce lieu et aussi l\observance de la sainte Règle, que par la grâce de Dieu nous avons entreprise ici tant bien que mal. On voit donc le vivant désir de continuité et d\adaptation à l\époque. 88.- Selon ce qui est écrit dans la Déclaration, peut-on dire quelles sont les sources de la vie cistercienne ? a) La Parole de Dieu, principalement la vie et la doctrine du Christ, comme proposée dans l\Évangile et le Magistère de l\Église, parmi les principaux documents du Magistère se trouve Perfectae caritatis. b) La tradition monastique c) La Règle de saint Benoît, d) Les traditions cisterciennes, e) La participation et la contribution actuelle à la vie de l\Église et de la société f) L\action et l\inspiration de l\Esprit Saint.[121] 89.- Pour quels motifs les rédacteurs de la Déclaration ont ils présenté les sources de notre vie dans cet ordre ? Parce qu\ils ont pris un ordre chronologique qui part de l\Écriture Sainte, source originelle du monachisme, et s\adapte aux temps actuels sous l\action et l\inspiration du Saint Esprit[122]. 90.- Quels critères ont adopté les capitulants qui ont rédigé la Déclaration ? a) Le sens de la réalité, b) L\unité de vie, c) La diversité dans la concorde, d) La continuation vivante de la tradition cistercienne[123]. 91.- Quel sens a l\expression continuation vivante de la tradition cistercienne ? Cette expression signifie que la vie cistercienne doit être une continuation naturelle, et pour ainsi dire un développement organique, de la tradition séculaire monastique et cistercienne... Cependant nous ne voulons pas que ces traditions nous restreignent et nous empêchent de résoudre les problèmes d\aujourd\hui L\histoire doit être pour nous maîtresse de vie et non domination, elle doit nous instruire et nous inspirer, mais jamais nous entraver[124]. 92.- Lorsque nous entrons au noviciat, interrogés sur ce que nous demandons, nous répondons : la miséricorde de Dieu et celle de l\Ordre[125]. Pouvez-vous situer géographiquement l\Ordre Cistercien et dire quelle est sa réalité sociale actuelle ? Notre Ordre Cistercien est une réalité sociale. Il est composé en effet de plusieurs Congrégations, Monastères et individus unis entre eux par de multiples relations Aujourd\hui, il existe des monastères cisterciens en Europe, en Asie, en Afrique et dans les deux Amériques, dans des conditions économiques et culturelles très diverses [ ] Dans notre Ordre, il y a une diversité géographique, culturelle, sociale et ecclésiologique qui constitue un état de faits très complexe. Une grande variété apparaît aussi dans le genre de vie auquel chaque monastère se sent appelé [126] 93.- Dans cette variété de monastères, quelles sont les valeurs qui proviennent de la tradition commune et réclament de nous un constant effort de rénovation ? Les valeurs de la tradition commune que nous utilisons sont les suivantes : a) les moyens fondamentaux de la vie religieuse ; b) les valeurs fondamentales de la vie monastique ; c) les problèmes généraux de structure juridique des monastères, des Congrégations et de l\Ordre, dans les questions relatives à la charge des Supérieurs et à la participation responsable de tous les frères aux affaires du monastère ; d) dans toutes les formes de coopération et d\aide mutuelle entre les communautés, spécialement dans les décisions et projets communs[127]. 94.- Et sa réalité historique ? Notre Ordre comme tout individu ou société particulière conserve en lui-même son passé. Il porte en lui-même l\héritage et le poids non seulement de son histoire depuis les commencements de Cîteaux, mais aussi de l\histoire générale du monachisme, dont les racines remontent jusqu\aux premiers siècles chrétiens[128]. 95.- Pourquoi est-il important d\étudier notre histoire ? Parce que c\est par la mémoire des faits que nous découvrons notre identité pour mieux vivre le présent et préparer l\avenir[129]. 96.- Pouvez-vous donner un exemple de communauté ayant pu créer un précédent au monachisme chrétien ? Celui des Esséniens qui habitaient à Qûmram. C\était une des communautés qui vivaient la vie ascétique aux environs de la Mer Morte. Ils fondaient leur vie sur la recherche de la conversion et l\attente de la venue du Messie, telle qu\elle était prédite par les prophètes dans l\Écriture Sainte. Nous pouvons dire qu\ils vivaient d\une telle manière, que le "monachisme essénien" était très semblable à ce que sera postérieurement le monachisme chrétien. Cependant, on ne peut pas affirmer qu\il existait une relation directe entre les deux[130]. 97.- Comment se concevait le monachisme chrétien ancien ? Une fois la période de persécution du christianisme terminée, une nouvelle manière de témoigner (martyrium) à la suite du Christ surgit de la vitalité même des églises locales. L\ancien monachisme chrétien se concevait comme la pleine et concrète réalisation de la vie chrétienne. Le but de la vie monastique était d\aimer Dieu. Le moine était celui qui était au service de Dieu seul et se caractérisait par sa relation envers lui. La vie ascétique des ermites était un moyen de manifester leur conversion et leur consécration exclusive à l\amour de Dieu à travers la prière, la pénitence et la solitude[131]. 98.- Quel genre de monachisme existait-il avant la Règle de saint Benoît ? Les formes primitives de la vie monastique existaient depuis les origines de l\Eglise (les confesseurs et les vierges, dont la vie est appelée par certains un "monachisme domestique" ![]() 99 - Dans quel chapitre de la RB trouve-t-on des références à la vie des Pères du désert ? Dans le chapitre 73, dernier chapitre de la Règle, où saint Benoît traite de la tradition que nous ont laissée les pères du désert par leur vie, leurs exemples et leurs enseignements. 100.- Pouvons-nous dire que l\expérience des pères du désert (IIIème - Vème siècles) continue de nos jours à être importante pour la spiritualité de la vie consacrée ? Oui, et il faut que l\expérience des pères du désert soit prise en compte pour comprendre l\histoire du monachisme pré-bénédictin. Même si nous ne vivons pas dans le désert, au sens géographique, celui-ci garde une valeur impérissable comme mode de la vie consacrée. Tant dans le monachisme ancien que dans le contemporain, l\unique but de la vie monastique est d\aimer Dieu, de suivre le Christ, en priant sans cesse et en s\alimentant de la Parole de Dieu, vivant comme des pèlerins en cette vie, dans l\espérance eschatologique[133]. 101.- Quelles sont les dimensions du désert qui nous aident à mieux comprendre cette expérience ? Nous pouvons citer quatre dimensions importantes du désert : - Le désert comme lieu : le désert, en comparaison avec la Terre Promise, est une réalité négative. Mais, il est aussi le lieu où Dieu se révèle d\une manière plus personnelle. - Le désert comme temps de transition entre l\exode d\Égypte et l\entrée en Terre Promise. D\un point de vue historique et théologique, ce temps est la manifestation de la force et du salut de Dieu. - Le désert comme chemin : vers le salut, le chemin de l\exode. - Le désert comme choix de l\essentiel : dans le désert, la rupture avec le monde et la radicalité de la vie, révèlent à l\homme sa propre vérité et le nom de Dieu[134]. 102.- Quels charismes caractérisent les pères du désert et quelles obligations avaient leurs disciples envers ces maîtres spirituels ? Quelques-uns des charismes les plus saillants des pères du désert sont : le discernement des esprits, la force de la patience, la douceur et la miséricorde, la sagesse de leur pensée. Comme ils s\appliquaient à incarner en eux-mêmes l\Évangile, ils donnaient un exemple vivant à leurs disciples en les préparant à suivre les inspirations de l\Esprit Saint dans leur prière. Le devoir du disciple envers son père spirituel était d\obéir avec foi et dans un esprit d\ouverture à ses mandements, et de le suivre par un amour qui allait se purifiant au cours de la marche progressive vers la perfection à travers l\ascèse[135]. 103.- Citez quelques-uns des pères et mères les plus connus qui ont inspiré le monachisme du désert. Saint Antoine, Jean Cassien, Saint Jean Climaque, Origène, saint Pacôme, Saint Jérôme, Rufin d\Aquilée, Basile, Sulpice Sévère. Sainte Paule, Marcella, Rufine, Mélanie l\Ancienne, Mélanie la Jeune, Macrine, Eustochie [136]. 104.- Est-ce que les modèles de la "famille" ou du "désert" sont valides pour organiser la vie monastique ? Les modèles que nous avons cités ont leurs conséquences pratiques, concrètes. Le modèle de la famille qui est aujourd\hui un modèle classique et traditionnel, doit être redimensionner. Nous pouvons trouver le cas de moine qui ne reste jamais en silence, pas même dans sa cellule parce qu\il l\a transformée en un centre de réunions sociales. Pour lui se taire est contraire à son mode de vie monastique, conçue sur le modèle d\une famille humaine, lieu d\échange par excellence. Il peut y avoir aussi le cas du moine qui refuse d\aller à la récréation commune parce que cela est contraire à son modèle de vie monastique conçue comme un désert. Ni le désert ni la famille ne sont des modèles adéquats[137], ils ne peuvent être utiliser dans leur sens absolu. 105.- Où pouvons-nous trouver un complément à la RB quant à l\organisation du monastère et à la spiritualité ? La Règle de saint Benoît reçoit, d\une certaine manière, un complément par "la Vie de saint Benoît", telle que nous la décrit le Livre II des "Dialogues" de saint Grégoire, même si cette Vie n\est pas strictement historique dans tous ses détails[138]. 106.- Peut-on parler de l\Ordre Cistercien comme d\une partie vivante de l\église et du monde d\aujourd\hui ? Oui, certainement. L\histoire de neuf siècles a laissé des traces profondes dans notre Ordre, qui a toujours été membre de l\Eglise et du monde, et a constamment pris part à leurs transformations et crises. Aujourd\hui aussi, les mouvements, aspirations, convictions et angoisses de notre temps sont vivement ressentis dans l\Ordre, et déterminent pour une grande part le travail de rénovation[139]. 107.- Quelles étaient les principales préoccupations de la vie religieuse au moment de rédiger la Déclaration et comment ont procédé les capitulants ? Les principales préoccupations de la vie religieuse étaient sa rénovation et son adaptation aux temps nouveaux, dans la fidélité aux documents de Vatican II et aux décrets qui ont suivi. Nous pourrions citer les thèmes suivants : a) Le renouveau théologique, b) La dignité de la personne humaine, c) Le sens communautaire, d) L\estime nouvelle des choses créées, du travail et du progrès humain, e) L\cuménisme et l\uvre missionnaire, f) Le désir de l\authenticité, culte de la simplicité et de la sincérité[140]. 108.- Pourquoi parler de renouveau théologique ? Parce que les principaux éléments de la vie cistercienne actuelle et notre effort de rénovation doivent se régler selon les perspectives dignes d\éloge de cette théologie contemporaine qui s\est enrichie des fruits des études récentes dans le domaine de l\Écriture, de la Patristique, de la vie sacramentelle, de la vie de prière de l\Église[141]. L\expression aggiornamento (renouveau), de Jean XXIII, signifiait aussi expliquer la foi inchangée de l\Eglise dans la terminologie utilisée par la culture contemporaine. 109.- Pourquoi les capitulants parlent-ils de la dignité de la personne humaine ? Parce que, aujourd\hui plus qu\auparavant, nous sommes conscients de la dignité et de la liberté de la personne humaine. Nous savons que Dieu nous attire vers Lui non par la force mais par l\amour, et désire de nous des décisions personnelles. Il ne faut cependant pas la confondre avec l\individualisme[142]. 110.- Que veut dire sens communautaire ? La RB et le charisme cistercien ont été relus dans cette perspective de la nature communautaire du salut, comme note essentielle de la révélation chrétienne Il faut veiller à ce qu\il existe une communion véritable et sincère entre les personnes unies par la vie de communauté et par des fins et obligations communes. Au XXème siècle, on a accentué l\aspect du moine comme membre de l\Eglise : le moine est, avant tout, un chrétien qui suit la vocation à la vie monastique que Dieu lui a donnée, afin de mener à bien le dessein de Dieu sur lui[143]. Le moine est un baptisé[144] qui appartient à sa Congrégation par l\intermédiaire de son monastère, et à l\Ordre par l\intermédiaire de sa Congrégation[145]. Rappelons-nous saint Augustin qui disait "Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis Évêque"[146]. 111.- Pourquoi vous semble-t-il important de parler d\une estime nouvelle de la valeur des choses créées, du travail et du progrès humain ? Parce que, de nos jours, en théologie également on reconnaît mieux la valeur positive qu\ont pour toute la vie humaine les choses créées, le travail et le progrès humain, et l\on perçoit aussi mieux leur importance dans l\économie du salut. À cause de cela, il faut que s\accroisse en nous le sens de la responsabilité, pour que, unis à toute la communauté humaine, nous nous préoccupions aussi des valeurs terrestres[147]. 112.- Dans quel document le Concile Vatican II a-t-il parlé de ces thèmes ? Dans la première partie de Gaudium et Spes, Constitution pastorale sur l\Eglise dans le monde de ce temps, au Chapitre III : L\activité humaine de l\homme dans l\univers, que la Liturgie des Heures a judicieusement introduite dans la 2de Lecture des Vigiles de l\Office de saint Joseph travailleur[148]. 113.- Est-ce d\actualité pour nos monastères de parler d\cuménisme et de travail missionnaire ? Oui, car de nos jours, nous ressentons de plus en plus la responsabilité commune de restaurer l\unité de l\Église, et le Concile Vatican II l\a demandé dans le décret Unitatis redintegratio. C\est pourquoi il sera utile que nos monastères, s\ils sont dans les conditions requises, apportent selon leurs propres possibilités leur aide pour encourager et promouvoir l\unité de l\Église. Il nous faut aussi avoir une conscience vive de notre devoir en ce qui concerne la diffusion de l\Évangile en terre de mission, afin de développer selon nos forces l\uvre d\évangélisation qui reste encore à accomplir[149]. De cette manière, notre Ordre participe aux mouvements vitaux de l\Église et de l\histoire de ce monde[150]. 114.- Selon la Déclaration, quelles sont les caractéristiques et les fins de la vie cistercienne aujourd\hui ? La vie cistercienne aujourd\hui est caractérisée par le pluralisme et la diversité qui s\intègrent dans l\unité. Nous pouvons dire que notre but principal est la vocation à chercher Dieu en suivant le Christ dans l\école de la Charité. Notre vie ne peut avoir d\autre fin ultime que Dieu, que nous devons glorifier en tout et vers lequel nous devons tendre comme vers le souverain bien et la suprême béatitude de l\homme. Les monastères de notre Ordre doivent être au service de la vocation de chacun, la conserver et l\épanouir [ ] ceci grâce à la structure générale de la vie du monastère, école du service du Seigneur, et par les ordres et enseignements de l\Abbé, ferment de la divine justice. Cette fin est donc la suprême raison d\être de la vie de nos monastères[151]. 115.- Quelle est la Constitution juridique de l\Ordre et comment est-il gouverné? L\Ordre de Cîteaux est gouverné par le Chapitre Général, par le Synode de l\Ordre et par l\Abbé Général assisté de son Conseil, selon les Constitutions, qui sont rédigées par le Chapitre Général de l\Ordre et approuvées par le Saint Siège[152]. 116.- Quel est le rôle des moniales dans l\Ordre ? Les moniales de notre Ordre ne constituent pas un "second Ordre" à côté du "premier" (formé de moines), mais appartiennent en tout au même Ordre de Cîteaux. Les monastères de moniales sont véritablement des monastères sui juris (autonomes), même si sur le plan juridique ils dépendent en plusieurs points du Père Immédiat ou de l\Évêque. En outre, beaucoup d\entre eux sont membres de nos Congrégations et usent de lois semblables à celles des moines C\est pourquoi il est indubitable qu\il faut promouvoir, d\une manière efficace et constante la participation des moniales dans les décisions qui touchent à leur vie et même dans les sujets relatifs à leur Congrégation propre ou à l\Ordre entier[153]. 117.- Comment la Déclaration formule-t-elle les aspects fondamentaux de la structure juridique de l\Ordre ? Dans sa troisième partie, à travers les thèmes suivants : - la communauté monastique est une réunion de volontaires ; - la vie des monastères exige d\être organisée par les lois et les ordres des Supérieurs ; - Application à notre vie des principes chrétiens de législation et de gouvernement[154]. 118.- En quel sens la communauté monastique est-elle une société de volontaires ? Dans le sens que : Pour suivre notre vocation, nous sommes entrés dans un monastère cistercien que nous avons librement choisi [ ] par la profession, nous avons accepté volontairement les occupations et l\idéal de vie de notre monastère [ ] Le fondement de la communauté monastique est donc la consécration libre et volontaire des moines[155]. 119.- Quel genre d\organisation exige la vie des monastères ? La vie des monastères a besoin d\une structure solide, c\est à dire d\une juste organisation au moyen de lois et d\ordres des Supérieurs [ ] Pour établir les lois et les normes, les Chapitres, Conseils et autres organes représentatifs de la communauté ont un rôle important[156]. 120.- Quels sont les principes chrétiens de législation et de gouvernement appliqués à notre vie ? Dans l\organisation et la législation de la vie monastique ainsi que dans l\exercice attentif de l\autorité personnelle, il faut tenir compte des principes de la sociologie, fondés dans le droit naturel dont nous avons depuis ces dernières années une connaissance plus claire, et que le magistère de l\Église proclame avec une grande insistance. Parmi ces principes, les plus importants pour nous sont les principes corrélatifs de dignité de la personne et de solidarité, et aussi ceux de subsidiarité et de pluralisme légitime au sein de l\indispensable unité[157]. 121.- Quels sont les critères vitaux dont doit tenir compte la législation monastique, selon la Déclaration ? De nos jours il faut faire comprendre à chacun que La loi est pour la vie, et non l\inverse, et qu\il y a à prendre en compte les critères suivants : a) on ne doit pas multiplier les lois à l\excès, b) on doit adapter continuellement les lois aux conditions de vie. c) Continuité de la loi : la tradition doit être prise en compte d) Norme d\action judicieuse et réalisable[158]. 122.- Comment les communautés prennent-elles part à l\élaboration des lois ? Afin que les membres ne se sentent pas étrangers aux lois, tous prennent part à leur élaboration ainsi qu\aux décisions qui affectent la communauté, comme le conseille le Concile Vatican II sous quelque forme que ce soit, selon le droit propre[159]. Il est clair que cette participation de tous doit se faire de diverses manières et à divers degrés (consultation préalable des personnes et des communautés ; vote du Chapitre conventuel ; choix des Officiers et des Délégués ; droit de faire des propositions ; etc.) mais il est absolument nécessaire que, partout et à tous les niveaux de la structure de l\Ordre, on institue des formes adaptées d\une participation réelle et active[160]. 123.- Comment s\exerce l\autorité personnelle selon la Déclaration ? L\exercice de l\autorité est devenu certainement plus difficile et plus compliqué qu\autrefois, autant du fait des nouvelles circonstances de temps qu\à cause du changement de l\attitude de l\homme moderne envers l\autorité [ ] cependant les moines de notre époque sont beaucoup plus disposés à une collaboration sincère et active, à partager avec les Supérieurs le soin et le souci du bien commun, et sont même mieux préparés à une telle participation[161]. 124.- Que suppose ce fondement de l\autorité personnelle ? Cela suppose : a) que les Supérieurs tiennent les moines au courant des affaires du monastère et de l\Ordre ; b) qu\ils ne craignent pas la critique ou la censure avisées, et ne refusent pas d\accomplir les amendements nécessaires ; c) que, [ ] les Supérieurs partagent leurs charges et leurs fonctions avec des moines compétents, et même qu\ils tirent profit de l\expérience de ces derniers. d) qu\ils concèdent une ample liberté d\action à chaque frère [ ] et respectent leur compétence dans la charge qui leur est confiée[162]. 125.- Comment expliquer le gouvernement des monastères selon la Déclaration ? Le monastère est l\élément premier et fondamental de l\organisation monastique et l\Abbé est l\axe de la vie du monastère[163]. 126.- Comment la Règle de saint Benoît explique-t-elle la fonction abbatiale ? Dans la Règle, l\Abbé tient la place du Christ[164] et le chapitre 2 nous le montre comme vrai sacrement du Seigneur, une présence actuelle, une icône vivante au milieu de la communauté. Il est celui qui \praeest\, préside[165]. Sous l\autorité de la Règle, l\Abbé doit le tout premier être fidèle à la Règle[166], offrant ainsi aux disciples qui désirent aller à Dieu un exemple concret. Il tire son autorité de cette même Règle pour corriger ses frères[167], toujours selon les normes de l\Écriture[168]. Il doit agir comme un bon médecin[169]. Nous pouvons affirmer que l\autorité de l\Abbé est toujours liée au contexte communautaire, en référence à la paix et au bien commun pour que les âmes se sauvent. Il est certain que l\abbé a une fonction importante dans la communauté, cependant son autorité ne doit pas être exercée de manière arbitraire et capricieuse, mais toujours dans une relation mutuelle avec ses moines. C\est pourquoi il doit être un homme sage, riche en discernement : la responsabilité abbatiale est réellement un fardeau pesant[170], acceptée par charité fraternelle. L\abbé comme vicaire du Christ est effectivement celui qui préside, mais sa préséance est toujours un service, en vue du bien commun. Il est celui qui sert les autres, en donnant l\exemple du service jusqu\à la mort[171]. 127.- Comment la fonction abbatiale est-elle traduite dans la Déclaration ? La Déclaration nous décrit la fonction de l\abbé : pasteur d\âmes. À l\exemple du Christ dont il tient la place, l\abbé est interprète et médiateur de la Parole de Dieu, et il doit discerner pour chacun de ses frères la voix de l\Esprit. Promoteur de l\unité de la Communauté, il doit coordonner les efforts et travaux de tous et se donner entièrement pour le bien de ses frères dans l\amour du Christ[172]. La Déclaration est donc un fidèle écho de la Règle de saint Benoît. En résumé, on peut dire que l\abbé est : pasteur et médecin des âmes. Pour ses frères il tient la place du Christ, avec eux il est co-serviteur[173]. 128 - La RB définit la charge de l\Abbé comme un service. Croyez-vous que l\attitude de service est quelque chose d\important pour saint Benoît ? Sans aucun doute, puisqu\il définit lui-même le monastère comme l\école du service du Seigneur, lieu dans lequel on sert ce même Christ, à travers les frères[174]. C\est l\écho de la réponse donnée par le Seigneur aux fils de Zébédée dans l\évangile de Marc[175] qui sert à fonder tout exercice de l\autorité dans l\Église. 129.- Citez les passages de la RB où il est question du service du moine. a) Le moine sert Dieu, Seigneur et Roi : RB. 19,3 ; 61,10. b) Les moines se servent les uns les autres : RB. 35,1.6.13. c) Dans le service des malades : RB. 36,1.7.10 d) Tous servent les hôtes : RB. 53,18. 130 - Est-ce que les doyens de la RB figurent dans la Déclaration ? Les doyens figurent dans la Déclaration comme aides de l\Abbé, collaborateurs compétents, dans les affaires économiques et administratives, la distribution quotidienne des activités et des occupations. La première place revient au Prieur [ ] Ensuite, le Maître des novices et le Maître des profès [ ] le Maître de liturgie [ ] le Cellérier[176]. 131. Comparez le chapitre 3 de la RB, avec le numéro 102 de la Déclaration et décrivez leurs ressemblances et leurs différences. Selon RB. 3, l\Abbé gouverne le Monastère avec l\aide du conseil de toute la communauté réunie en Chapitre Conventuel : Toutes les fois qu\il y aura dans le monastère quelque affaire importante à décider, l\abbé convoquera toute la communauté[177] Mais la responsabilité de la décision finale revient toujours à l\abbé : Après avoir recueilli l\avis des frères, il délibérera à part soi et fera ensuite ce qu\il aura jugé le plus utile[178]. Pour les affaires de moindre importance il prend seulement le conseil des anciens. Cela fait référence au Conseil de l\Abbé : "Fais tout avec conseil, et, après coup, tu ne t\en repentiras pas"[179]. La Déclaration insiste davantage sur la collégialité des membres du Chapitre Conventuel qui s\exerce dans des décisions importantes : l\élection abbatiale, les décisions relatives aux activités du monastère, l\admission et la formation des nouveaux membres, ou l\administration des biens. L\on peut dire que la Déclaration adapte l\esprit de la RB aux conditions du Droit et des mentalités actuels. 132.- Peut-on décrire la raison et la finalité des Congrégations Cisterciennes, et comment apparaissent-elles dans la structure de l\Ordre ? La raison d\être des Congrégations cisterciennes est d\y promouvoir un développement plus fécond de la vie cistercienne, de mieux assurer l\observance régulière, d\apporter une aide mutuelle de charité plus prompte dans toute nécessité, de se défendre plus efficacement contre tout ce qui peut menacer la vie de la Congrégation et des monastères, et d\accomplir plus sûrement et facilement toutes les tâches que l\Église réclame de la Congrégation[180]. 133.- Quand et pourquoi sont nées les Congrégations ? A la suite de l\accroissement de l\Ordre, et en raison de l\institution de la commende, la nécessité s\imposa à partir du XVème siècle de trouver des solutions pour adapter la législation de l\Ordre aux exigences toujours nouvelles dues à la transformation de la vie sociale, intellectuelle et politique en diverses régions de l\Europe. Ainsi, en 1425, naquit la première Congrégation, celle de Castille[181]. 134.- Pouvez-vous citer les Congrégations et donner quelques jalons de leur histoire ? 1) Congrégation de l\Observance Régulière de Saint Bernard ou de Castille : Martin de Vargas, moine cistercien à l\Abbaye de Piedra, obtient du Pape Martin V la Bulle Pia supplicum vota du 24 octobre 1425 qui le libère de la juridiction de Cîteaux et de la paternité de Piedra, lui donnant la permission de fonder pour le moment deux "ermitages", nommés ensuite monastères, mais non soumis à la juridiction de Cîteaux et qui auraient à leur tête des prieurs triennaux. Il voulait revenir à la rigueur des observances cisterciennes primitives. C\est la première Congrégation cistercienne, le vu de stabilité est aboli et un moine peut être nommé dans une autre maison de la Congrégation. Le Chapitre Général excommunia Martin de Vargas deux fois en ordonnant qu\il soit emprisonné dans son monastère de Montèsion où il mourut en disgrâce en 1446, mais évita la rupture avec cette Congrégation vigoureuse. Lorsque au XVIIème siècle, Cîteaux abandonna l\ancienne liturgie cistercienne, ils la conservèrent dans cette Congrégation jusqu\à la dissolution de tous les monastères de moines en 1835, époque où la Congrégation fut dissoute par le pouvoir civil mais jamais par l\Ordre ou le Saint-Siège. Elle continua d\exister par les monastères de moniales. Le 8 décembre 1994, le Saint-Siège procéda à la réorganisation de la Congregatio Regularis Observantiae S. Bernardi seu de Castella : en demandant la fondation d\un monastère de moines (Valdediós) qui pourrait prendre la tête de la Congrégation composée alors de 12 monastères de moniales. L\Abbé Général est actuellement Pro-président de cette Congrégation. 2) Congrégation de Saint Bernard en Italie, A la demande de Louis-Marie Sforza, duc de Milan (1496-1500), en lutte avec le système commendataire au nord de l\Italie, la Congregatio S. Bernardi in Italia fut érigée le 23 décembre 1497, déjà union de la Congrégation de Toscane et de la Congrégation de la Lombardie faite par Alexandre VI, avec la Bulle Plantatus in agro Dominico. Les abbés sont triennaux, pour éviter la commende ; il n\y a plus de vux de stabilité dans un monastère mais dans la Congrégation. Jules II la confirma de nouveau le 24 mars 1511 par la Bulle Ex paternae caritatis officio. La Congrégation prit alors le nom de Congrégation de Toscane et de Lombardie et fut admise au Chapitre Général de 1518. . Cette Congrégation eut de nombreux bienfaits : retour de l\observance régulière, soutien entre les différentes abbayes. Son histoire rejoint ensuite l\histoire de la Congrégation Romaine : Les monastères de Toscane furent supprimés le 12 août 1783, mais ceux qui se trouvaient dans les États pontificaux et dans le Duché de Parme furent incorporés à la Congrégation Romaine, constituée ex novo et séparée de la Province de Toscane. En 1798, les monastères de Lombardie subirent aussi la suppression, et l\Abbaye de Santa Croce à Rome appartenant à la Province lombarde fut la seule à survivre. Aujourd\hui le Président de la Congrégation est élu pour six ans et peut choisir son abbaye de résidence, dont il devient l\abbé ipso facto. 3) Congrégation de la Couronne d\Aragon : Cette Congrégation fut érigée par Paul V avec le Bref Pastoralis officii le 19 avril 1616. Le Chapitre Général de l\Ordre Cistercien avait déjà donné la permission en 1613. Mais son origine est plus lointaine et répond à une lente évolution qui débuta en 1418 de Morimond. Puis en 1561, s\était réuni à Saragosse un Chapitre qui décida lunion entre les abbés de la couronne dAragon et de Navarre. Le roi Philippe II dEspagne ayant confirmé la concession dune Congrégation indépendante sur le modèle de celle de Castille, il n\y eut aucune difficulté pour sa survie après la suppression de Cîteaux. Les monastères d\hommes furent supprimés en 1835, cependant la Congrégation perdura par les monastères de moniales et également, depuis 1940, par l\Abbaye de Poblet. La Congrégation a repris pleinement vie en 1987 et l\abbaye de Poblet est devenue chef de cette Congrégation. 4) Congrégation de Mehrerau : Peter Schmid ayant été envoyé faire ses études à Paris, son contact avec l\Abbé de Cîteaux fut décisif et il s\enthousiasma pour une vie cistercienne véritable. élu lui-même abbé, il réforma son monastère de Wettingen et ceux des moniales dont il était le Visiteur. Sous son impulsion fut fondée la Congrégation de Haute-Allemagne à laquelle l\Abbé de Cîteaux prit une part active, soutenu par le Saint-Siège. En 1618, en une nouvelle convention abbatiale à Salem, on réussit à structurer la nouvelle Congrégation de Haute-Allemagne (Congregatio Superioris Germaniae), autorisée par le Chapitre Général de 1623 et approuvée par le Saint-Siège en 1624, qui lui concéda les privilèges de la Congrégation de Castille à la demande de l\Abbé de Salem. Elle comptait vingt abbayes réparties en quatre provinces, soumises chacune à un Vicaire Général : 1. Souabe ; 2. Franconie ; 3. Bavière ; 4. Alsace, Brisgau et Suisse. Dans cette Congrégation il y eut un grand développement des études avec une nette influence jésuite, dans les collèges desquels presque tous les moines faisaient leurs études. Cette Congrégation disparut définitivement en 1806 avec l\apparition de la Congrégation Suisse qui réunit les seuls monastères survivants. La Congrégation Cistercienne Suisse (Helvétique), indépendante, est formée des abbayes de Wettingen, Hauterive et Saint Urbain, et de onze monastères de moniales cisterciennes. Après les guerres napoléoniennes, Wettingen survivra à Mehrerau en Autriche et dut, de ce fait, entrer dans la Congrégation Austro-Hongroise en 1859, mais l\abbé garda tous les privilèges et droits de Supérieur de la Congrégation Suisse, qui continuera à vivre à travers les monastères de moniales. Actuellement cette Congrégation est composée de sept monastères de moines et de treize monastères de moniales, tous incorporés. Les Constitutions pour les moines ont été approuvées par le Saint-Siège le 13 octobre 1989, pour les moniales le 22 février 1990. 5) Congrégation de Marie, Médiatrice de toutes grâces : Le 28 août 1846, Pie IX institua le Vicariat O.Cist. de la Commune Observance de Belgique, de caractère indépendant. Après l\entrée de dix jeunes qui avaient fait leur noviciat à l\Abbaye de Santa Croce à Rome dans les années 1830-1836, les moines de Lieu-Saint-Bernard sur l\Escaut, monastère supprimé par la Révolution Française, reprirent leur vie monastique en 1836 à Bornem. Le dernier moine survivant du Val-Dieu, Bernard Klinkenberg, avait racheté les ruines de son abbaye en 1840 et put la réouvrir en 1844 grâce à laide des Cisterciens de Bornem. Les deux abbayes formèrent le Vicariat de Belgique et reçurent comme Statut de base le bref In Suprema du pape Alexandre VII (1666). Ce Vicariat belge sera appelé Congrégation par un décret de la Sacré Congrégation des Évêques et Réguliers du 27 mars 1868. La Congrégation porte aujourd\hui le nom de Congregatio B.M.V. Mediatricis Omnium Gratiarum, et actuellement deux monastères de moines (Bornem et Marienkroon) lui appartiennent et un de moniales (Colen-Kerniel). Les Constitutions pour les moines ont été approuvées le 23 janvier 1990, celles pour les moniales le 14 juillet 1992. 6) Congrégation d\Autriche : Cette Congrégation tient son origine de la Congrégation Austro-Hongroise qui fut érigée en 1859. Il fut difficile de créer une unité au sein de cette Congrégation composée alors en plus des 7 monastères du Vicariat autrichien, de 2 monastères de Bohème (Ossegg et Hohenfurth), de 2 de Pologne (Mogila et Szcyrzyc), de labbaye hongroise formée de la réunion de Zirc-Pilis-Pásztó, et de 2 monastères autrichiens (Stams, qui avant faisait partie de la Congrégation de Haute-Allemagne, et Wettingen-Mehrerau). Toutes ces maisons, en effet, devaient continuer de prouver leur utilité sociale en se chargeant d\uvres pastorales. L\ensemble des règlements se basait sur la Constitution apostolique In suprema publiée par Alexandre VII en 1666. Ces Statuts eurent la plus grande autorité dans lOrdre à partir de la Révolution Française, bien qu\ils ne reçurent jamais l\approbation papale. Après la séparation de la Congrégation de Zirc et de la Congrégation du Très Pur Cur de Marie, la Congrégation Austro-Hongroise devint la Congrégation d\Autriche, avec de très célèbres abbayes comme Rein, Zwettl et Heiligenkreuz. 7) Congrégation de l\Immaculée Conception : Le 6 mars 1863, Sénanque fut affilié à la Congrégation de Saint Bernard en Italie, et Pie IX l\érigea en Congrégation autonome le 16 août 1867. La Congrégation de Sénanque fut toujours appelée "Congrégation", tant par le Saint-Siège que par l\Ordre, et jamais "Province". En s\unissant définitivement à l\Ordre en 1892, la Congrégation de Sénanque renforça le principe de pluralisme existant dans l\Ordre, du fait que la vie menée par ses moines différait de celle des Cisterciens habitant en terre d\Italie, de Belgique ou de la Monarchie Austro-Hongroise : un type de vie à caractère uniquement contemplatif, bien que la discipline ny soit pas aussi stricte que celle des trappistes. Chacun respectait la vie des autres, et les moines de Sénanque ne cherchèrent jamais à imposer leur propre mode de vie à ces Congrégations, et vice-versa. Lérins qui devint le siège principal de la Congrégation en 1872, possède également de nos jours un monastère en Italie ainsi qu\une fondation au Vietnam. 8) Congrégation de Zirc : Née du démembrement de la Congrégation Austro-Hongroise, qui a fait suite à celui de l\Empire Austro-Hongrois et compte tenue de l\évolution politique issue de la Première guerre Mondiale, la Congrégation de Zirc fut érigée par le Bref Exstat in Hungaria de Pie XI, le 27 janvier 1923. En 1947, lAbbaye de Zirc (se consacrant spécialement à léducation de la jeunesse) avait accepté la paternité du Prieuré de Spring Bank (Wisconsin, USA, fondée en 1928 par Schlierbach), où des moines de Zirc, alors obligés de quitter la Hongrie, sous la pression communiste, étaient allés se réfugier. Dans la suite ils se sont installés à Dallas où la communauté donnera quelques professeurs à l\Université Catholique, parmi lesquels on compte le grand historien de notre Ordre : Louis LEKAÏ. La nouvelle Congrégation, composée ini |
#221 Anonym01.08.2006 - 16:39 |
· · 1.- Quel type de monastère offre saint Benoît au jeune qui frappe à la porte ? · Une école du service du Seigneur[7], dans laquelle les moines, guidés par l\Évangile[8], vivent en commun et militent sous une Règle écrite pour des débutants, et sous un Abbé[9]. · 2.- Que demande saint Benoît à ceux qui désirent entrer au monastère ? · De découvrir si la motivation qui les pousse à demander l\entrée au monastère est vraiment la recherche de Dieu. Tel doit être le motif principal de celui qui frappe à la porte du monastère. Tout le reste doit tourner autour de cet idéal[10]. · 3.- Quelle importance saint Benoît donne-t-il au thème de l\écoute dans la Sainte Règle ? Saint Benoît donne au thème de l\écoute un rôle primordial. Ce n\est pas en vain si les premiers mots du Prologue de la RB nous disent : Écoute, mon fils les préceptes du Maître [...] Reçois volontiers l\enseignement d\un si bon père[11]. Écouter apparaît comme un "chemin" de recherche qui conduit à Dieu[12]. Par une attitude d\ouverture, le jeune écoutera la lecture de la Règle[13], ce qu\il prolongera tout au long de sa vie[14]. 4.- Qu\est-ce qui est indispensable pour favoriser l\écoute de Dieu ? Le silence est un moyen indispensable pour que nous puissions écouter Dieu. En respectant fidèlement les temps de silence, nos curs se disposent à mieux entendre la Parole de Dieu pour se l\approprier et l\accomplir avec davantage de générosité. Ainsi donc, le silence doit être le milieu de vie dans lequel se déroule la journée du moine[15]. 5.- Comment le moine cherche-t-il Dieu ? Le moine cherche Dieu de la manière que nous indique la Règle de saint Benoît[16] : - dans l\Office Divin, qui n\est pas autre chose que la Parole de Dieu, la Bible, principalement à travers les psaumes, les lectures de l\AT et du NT et les homélies des Pères de l\Eglise ; - dans l\obéissance ; - dans les humiliations. Le moine doit chercher Dieu surtout dans le même lieu où Dieu le cherche et lui parle, c\est à dire dans la Bible, spécialement les psaumes[17], récités dans l\Office Divin. Dieu y parle, y recherche l\homme employant un langage d\homme. C\est là que l\homme écoute et cherche Dieu : dans sa Parole. Et chercher Dieu c\est déjà le rencontrer. · 6.- Qui prend l\initiative dans cette recherche ? Pour la Sainte Écriture comme pour saint Benoît, cette recherche est mutuelle. Dieu prend l\initiative de "chercher l\homme". Voyons la vocation des Patriarches et des Prophètes dans l\AT[18], celle de la Vierge Marie et des Apôtres dans le NT[19]. Dieu cherche l\homme[20] dans sa Parole. C\est pour cela que l\homme doit l\écouter. C\est seulement lorsque l\homme a écouté la Parole de Dieu qu\il peut lui répondre[21]. Saint Benoît dit : du haut du ciel, le Seigneur regarde continuellement les enfants des hommes, pour voir s\il en est un qui ait l\intelligence et qui cherche Dieu[22]. Nous trouvons au commencement le désir de Dieu, Dieu cherche l\homme : notre recherche de Dieu est une réponse. Dans le Prologue, saint Benoît représente le Christ qui cherche son ouvrier dans la multitude, l\attirant par une question : Quel est l\homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ?[23] Dieu ne cherche pas mes capacités, ni même mon service. Ce que Dieu cherche c\est ma personne, désirant que j\aie la vie, ce qui correspond au désir le plus profond de mon cur. Et cela ne signifie pas uniquement exister, mais avoir une vie pleine, intense[24]. C\est dans le Christ que Dieu a incarné sa recherche de l\humanité[25]. 7.- Indiquez des citations qui reflètent ce sens de la recherche : - Prol.14 : Le Seigneur, cherchant son ouvrier - RB. 2,35 : Cherchez d\abord le royaume de Dieu... - RB. 27,8 : le bon pasteur partit chercher l\unique brebis qui s\était égarée. - RB. 58 : si le novice cherche vraiment Dieu - RB. Prol. 14 ; RB. 58,7 : Dieu cherche l\homme et c\est pourquoi l\homme cherche Dieu[26]. 8.- Quel est le Royaume de Dieu que RB. 2,35 nous recommande de chercher ? Dans la lettre de saint Paul aux Romains (14,17) nous lisons : Le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l\Esprit Saint. Les Béatitudes (Mt.,5, 1-12) sont la proclamation du royaume de Dieu, et le Catéchisme de l\Eglise Catholique, dans les n° 2763-2764 (sur le Notre Père) nous en parle. L\incarnation de ce royaume sur terre a été le Christ, le pauvre de cur, l\humble, le consolateur et le consolé, l\assoiffé de justice, le compatissant, le cur pur, la paix et le pacificateur, le persécuté par le fait d\être juste. Si le moine milite sous le Christ, son Roi et Seigneur (RB. Prol. 3), s\il vit dans l\école de son service (RB. Prol. 45) où il apprend à l\imiter en le servant avec les dons et les talents qu\il a reçus de Lui, le Seigneur (RB. Prol. 6), présent dans les frères malades (RB. 36), dans les hôtes (RB. 53), dans l\Abbé (RB. 2 et 63) et dans la communauté (RB. 71), profitant des jours comme d\une trêve qu\Il nous concède (RB. Prol. 35), alors il sera en chemin pour être une pierre d\édification de cette maison de Dieu (templum Dei estis) qu\est le monastère (RB. 31 ; 53 ; 64)[27]. 9.- La recherche de Dieu, vécue par les moines depuis les commencements du monachisme, peut-elle nous conduire à parler de l\existence d\une théologie monastique ? Selon de nombreuses études contemporaines, on peut parler d\une théologie monastique, c\est-à-dire, d\une tentative de clarifier le mystère de la Divinité, à partir de la conception de la vie monastique elle-même et de la manière particulière dont les moines la vivent.[28] 10.- Quelle est la caractéristique principale de cette théologie monastique ? Elle est basée sur l\expérience et non sur le rationalisme, comme ce sera le cas ensuite avec la théologie scolastique. Elle centre sa compréhension de Dieu principalement sur l\étude de la Sainte Écriture, étudiée et contemplée à travers l\Office Divin et la lectio divina[29]. 11.- Quel est au XXème siècle le Document d\importance majeure qui ouvre la voie au renouveau de la vie monastique ? Le décret : Perfectae Caritatis que le Concile Vatican II promulgue le 28 octobre 1965. C\est en raison de l\importance qu\il attachait à ce point que le Concile Vatican II consacre un Décret spécifiquement à l\adaptation de la vie religieuse au monde présent. Il voulait que les religieux et religieuses aient une part importante. Ce Décret demande de ramener la vie religieuse à la pureté de l\Évangile et de l\intuition d\origine de chaque maison religieuse. Il sera complété par le Motu proprio Ecclesiae Sanctae du 6 août 1966[30]. 12.- Comment est composé ce Décret ? Perfectae Caritatis peut se diviser en trois parties : 1. les principes généraux de la rénovation de la vie religieuse. 2. la nature de la vie religieuse et ses différentes formes, 3. les questions pratiques.[31] 13.- Pouvez-vous indiquer où Perfectae Caritatis parle plus particulièrement de la vie monastique ? Au numéro 9 : Que l\on observe fidèlement et que l\on fasse toujours mieux ressortir dans son véritable esprit, tant en Orient qu\en Occident, la vénérable institution monastique qui, tout au long des siècles, a si bien mérité de l\Eglise et de la société. Le principal office des moines est l\humble et noble service de la divine Majesté dans l\enceinte du monastère, soit qu\ils se consacrent entièrement dans une vie cachée au culte divin, soit que légitimement ils prennent en charge quelque oeuvre d\apostolat ou de charité chrétienne. Sauvegardant donc leur caractère propre, qu\ils renouvellent leurs antiques traditions de bienfaisance et les adaptent aux besoins actuels des âmes de sorte que les monastères soient comme des centres vivants de l\édification du peuple chrétien[32]. · 14.- Dans la ligne de Perfectae Caritatis, quel texte présente aujourd\hui notre Ordre pour nous donner une réponse à cette "recherche", en suivant la ligne de la RB. ? La Déclaration sur les principaux éléments de la vie cistercienne aujourd\hui, est une loi-cadre qui rappelle notre identité au cours de l\histoire, elle énumère les bases fondamentales qui doivent soutenir notre vie monastique aujourd\hui, dans la voie tracée par le document Perfectae Caritatis[33]. 15.- Pouvez-vous dire, à partir la Déclaration, si la recherche de Dieu est le premier but de la vie monastique ? Cette fin, la recherche de Dieu, n\est pas seulement une obligation de chacun, mais doit être aussi favorisée par la structure générale de la vie du monastère, école du service du Seigneur, et par les ordres et enseignements de l\Abbé, ferment de la divine justice. Cette fin est donc la suprême raison d\être de la vie de nos monastères. Tous les autres biens, que ce soient la réputation dans la société, l\utilité humanitaire et civile ou le profit matériel, doivent être subordonnés à cette fin, et adéquatement organisés, sans jamais prendre le pas sur le progrès spirituel, l\amendement des murs et l\avancement dans la vertu[34]. 16.- Selon la RB, quelle doit être la priorité du moine ? Le Christ : le moine ne doit rien préférer à l\amour du Christ[35]. Le "moine", substantif qui vient du terme grec "monos", c\est à dire "seul", n\a qu\un amour le Christ par lequel il s\unifie en Dieu[36]. · 17.- Qui est le Christ pour le moine ? · Le Christ est le Roi, le Seigneur, le Maître, le Père, le Pasteur, le Médecin, vrai homme - vrai Dieu, mort et ressuscité, présent parmi nous au sacrement de l\autel[37]. · Nous embrassons les conseils appelés évangéliques, pour suivre d\une façon particulière le Christ notre Maître comme ses disciples, afin de Lui être toujours plus unis et de Le suivre de plus près et plus intimement par la voie de l\observance monastique[38]. · Par trois fois saint Benoît admoneste les moines pour qu\ils n\aient d\autre amour que le Christ[39]. · Ces trois admonestations expriment le même concept avec les mêmes mots. Elles montrent la pensée de l\auteur sur le but de la vie monastique : le Christ, pour lequel le moine se passionne et qu\il recherche continuellement. · Il est significatif qu\à la fin de la section spirituelle, en RB. 7,69, saint Benoît insiste encore sur ce point essentiel : c\est par amour du Christ que le moine désormais gravit l\échelle de l\humilité[40]. · 18.- En nous basant sur la question précédente, en quoi doit consister la vie du moine ? · La vie du moine doit être une marche avec le Christ humble. Sincèrement repentants de nos péchés et conscients de nos limites, quoique en même temps relevés par la miséricorde divine, nous devons rechercher la gloire de Dieu, et non la nôtre. C\est dans cet esprit d\humilité qu\il nous faut accepter, avec l\âme sereine, les tribulations et les privations, et nous contenter aussi de moyens et de revenus modestes pour vivre. La vie monastique ne peut exister que sous le signe de la croix. Car étant donné que nous imitons l\amour du Christ, et personne ne peut avoir d\amour plus grand que le Sien , nous suivons la voie du renoncement, et nous mortifions nos membres pour servir le Dieu vivant. Assurément, le Christ nous appelle chaque jour à porter la croix, de même qu\il enseigna à ses disciples à s\en charger[41]. · 19. Concrètement, en quoi consiste pour nous partager la croix du Christ ? · Nous avons donc été appelés à partager la croix du Christ, ce qui consiste très souvent pour nous à : · nous humilier, fuir la vaine gloire et les ambitions égoïstes ; · bien accomplir le travail quotidien, qui souvent nous demande aujourd\hui de tels sacrifices qu\il mérite d\être comparé aux austérités de la vie monastique d\autrefois ; · exercer la patience, supportant de bon cur les infirmités de l\âme et du corps, la faiblesse de nos facultés et le poids de la vie commune ; · aimer nos ennemis, nos persécuteurs et nos calomniateurs ; · accepter la vieillesse et la mort, de façon à rendre un témoignage éclatant de notre foi et de notre espérance en la vie éternelle[42]. 20.- Quelle place occupe la lectio divina dans la vie du moine selon la RB et les Pères de notre Ordre, et quelle importance a-t-elle de nos jours ? La lectio divina occupe une place centrale dans la vie monastique depuis ses origines. Elle fait partie de la vie de prière, en étant un aliment qui la soutient. La lectio divina exige une formation adaptée et certaines conditions lui permettant d\être vraiment une lecture priante, paisible et assidue. Dotée de telles qualités, la lectio divina aide efficacement le moine à devenir de plus en plus un "homme de Dieu" et à percevoir clairement la présence et la volonté de Dieu[43]. 21.- Quels sont, pour saint Benoît, les principaux textes sur lesquels se base la lecture du moine ? Saint Benoît, en suivant la tradition de l\Eglise, donne la primauté à la Sainte Écriture, Parole de Dieu, avec l\étude spéciale des Psaumes et les Commentaires des Pères de l\Eglise[44]. 22.- Pouvons-nous trouver dans l\Ancien et le Nouveau Testaments les racines de la vie consacrée ? L\initiative vient toujours de la part de Dieu, mais déjà dans l\AT nous découvrons l\existence d\une ouverture et d\une recherche de Dieu par les hommes, comme tentative de réponse à cet appel. Cette attitude se révèle dans une vie de crainte de Dieu, manifestant la conscience d\une consécration à Dieu, soutenue dans une vie de communion avec Lui. Dans le NT, cette réciprocité se centre en Jésus-Christ avec l\exigence d\une sequela inconditionnelle. Cette appartenance au Christ est un don qui nous unit intimement à Lui et se manifeste à travers divers charismes. Par la vie consacrée nous sommes appelés à anticiper les biens célestes, dans une participation à la vie même du Christ[45]. 23.- Pouvons-nous dire que le moine utilise une technique particulière de prière ? Non, car le moine fait sienne la prière de l\Eglise, priant de préférence avec ce que l\Eglise elle-même lui offre dans la liturgie de chaque jour[46], c\est-à-dire que d\une manière habituelle il prie avec la Parole de Dieu, spécialement les Psaumes, qu\il s\approprie dans leur sens littéral et spirituel[47]. 24.- Pourquoi le moine s\adonne-t-il fréquemment à la prière ? Le moine qui, à la suite du Christ, cherche Dieu et désire Le servir, s\adonne fréquemment à la prière. Dans la méditation de la Parole de Dieu qui se révèle à nous, comme dans la prière commune ou privée qui répond à la Parole de Dieu, l\esprit et le cur s\élèvent aux choses de Dieu. De cette manière nous pouvons trouver la source de l\inspiration de tous nos actes, et en même temps mieux examiner l\orientation de notre vie et la rectifier plus souvent[48]. 25.- Pouvons-nous dire que le moine vit une spiritualité liturgique ? Oui, comme tout chrétien, mais d\une manière plus radicale, car les moines sont spécialement appelés à continuer dans l\Église la prière du Christ cela ressort de toute la tradition monastique et des préceptes de l\Église par la célébration de la Messe et de l\Office Divin auxquels il faut donner la première place dans notre vie, comme par les autres formes de prière, qui doivent, de la manière qui leur est propre, pénétrer toute notre vie. L\adoration du Christ présent dans l\Eucharistie apporte un secours incomparable pour étendre plus efficacement à la journée entière la participation active au sacrifice du Christ[49]. Cette spiritualité de la Liturgie se répand dans toute la vie du moine. En effet pour saint Benoît le moine découvre la présence du Christ dans les malades, (RB. 36,1), dans les hôtes (RB. 53,1) dans l\Abbé (RB 2 et 63) et dans la communauté (RB. 71). 26.- Quel est le document du Concile Vatican II qui traite de la rénovation liturgique ? · La Constitution Sacrosanctum Concilium. · 27.- Comment ce document définit-il la liturgie ? · La liturgie est le sommet auquel tend l\action de l\Eglise, et en même temps la source d\où découle toute sa vertu[50]. · 28.- Quel est l\itinéraire de prière de l\Eglise ? Il n\est pas d\autre chemin de la prière chrétienne que le Christ. Que notre prière soit communautaire ou personnelle, vocale ou intérieure, elle n\a accès au Père que si nous prions "dans le Nom" de Jésus. La sainte Humanité de Jésus est donc le chemin par lequel l\Esprit Saint nous apprend à prier Dieu notre Père. La prière de l\Eglise, nourrie par la Parole de Dieu et la célébration de la Liturgie, nous apprend à prier le Seigneur Jésus[51]. · 29.- Étant donné que le monastère est une école, que doit-on y promouvoir ? · L\étude et la formation. A travers la lectio divina le moine approfondir la connaissance du service que le Seigneur a fait concrètement pour lui afin de L\imiter[52]. La formation initiale est une grâce pour toute la vie et doit se continuer toute la vie[53]. · 30.- Où saint Benoît indique-t-il l\importance de l\étude et de la formation pour que cette recherche porte du fruit dans notre vie ? · Saint Benoît nous exhorte fréquemment à l\étude des Psaumes et à la lecture, comme moyen pour alimenter notre vie par une formation solide et bien faite, en nous indiquant même la manière de l\accomplir le plus correctement possible[54]. · 31.- Croyez-vous que les premiers cisterciens donnaient de l\importance à l\étude ? Indiquez un exemple concret. · Depuis les commencements, les cisterciens ont recherché l\authenticité en tout, c\est pour cela qu\ils se sont consacrés avec le plus grand intérêt à la recherche des sources de la tradition. Ils se sont adonnés avec enthousiasme à l\étude. · Un bon exemple nous en est donné par Etienne Harding, avec l\édition de la Bible[55]. 32.- Énumérez quelques auteurs spirituels cisterciens les plus marquants des débuts de notre histoire. Les plus marquants sont pour les moines : - Bernard de Clairvaux, Aelred de Rievaulx, Guerric d\Igny, Guillaume de Saint-Thierry Pour les moniales : - Mechtilde de Hackeborn, Mechtilde de Magdebourg, Gertrude de Helfta[56]. 33.- Pourriez- vous citer les uvres les plus importantes de chacun d\entre eux ? - Bernard de Clairvaux : La Considération ; Traité de l\amour de Dieu ; De la grâce et du libre arbitre ; Sermons pour l\année ; Sermons sur le Cantique des Cantiques. - Aelred de Rievaulx : L\amitié spirituelle ; le miroir de la Charité ; La prière pastorale ; Sermons. - Guillaume de Saint-Thierry : La contemplation de Dieu ; Commentaire du Cantique des Cantiques, Commentaire de la Lettre aux romains ; la Vie de saint Bernard ; De la nature et de la dignité de l\amour ; De la nature du corps et de l\âme ; la lettre d\or aux Frères du Mont Dieu ; Le miroir de la foi ; L\énigme de la foi. - Guerric d\Igny : Sermons. - Mechtilde de Hackeborn : Le livre de la grâce spéciale - Mechtilde de Magdebourg : La lumière de la divinité - Gertrude de Helfta : Le Héraut de l\amour divin ; Les exercices spirituels ; Prières[57]. 34.- Indiquez les traits les plus marquants de saint Bernard dans ses écrits. Le thème fondamental de toute sa pensée est le fait de l\union de l\homme à Dieu - considérée dans son double aspect de connaissance de soi et de connaissance de Dieu - qui se développe dès ses deux premiers traités écrits à partir de 1125 : De gradibus humilitatis et superbiae et De diligendo Deo. L\amour de l\humanité du Christ et la dévotion à la Vierge Marie ont toujours été ses deux traits qui ont marqué les générations suivantes, et ont alimenté la spiritualité cistercienne tout au long des siècles[58]. · 35.-Quel document de l\Eglise a demandé à chaque Ordre d\établir un programme propre pour la Formation ? · Le document qui s\appelle : Potissimun Institutionis, de 1990. · 36.- Quel document a été récemment approuvé par notre Ordre sur le thème de la Formation ? · La Ratio Institutionis, programme de Formation établi comme loi-cadre pour le droit propre des Congrégations, à la demande du Chapitre Général de l\Ordre de 1990, approuvé par le Synode de l\Ordre de 1994[59], a été reconnue et approuvée par le Chapitre Général de l\an 2000[60]. 37 En quels termes exprime-t-il la nécessité de la formation pour l\avenir de l\Ordre et de chaque communauté en particulier ? · Dans l\Ordre de Cîteaux, la formation doit avoir une extrême importance pour les Supérieurs et les moines, parce que la vie et l\activité de l\Ordre dépendent de la formation et que le bien et l\avenir de l\Ordre sont fondés sur la formation menée à bien avec zèle[61]. · 38.- Qui est le premier responsable de la formation ? L\Abbé, qui est réputé tenir la place du Christ dans le monastère, est le père de toute la famille monastique et le premier parmi ses co-serviteurs, et en conséquence il est le premier modérateur de la formation spirituelle et intellectuelle ; c\est pourquoi il considère comme un droit et un devoir au plus haut point de former ses fils. Pour ce que cet Abbé ne peut donner lui-même, qu\il n\hésite pas à s\en remettre à des hommes capables qui accomplissent cette tâche sous sa direction. · Que l\Abbé, en se choisissant de l\aide pour la formation, ait comme règle très ferme et fondamentale de ne s\adjoindre que d\excellents moines, zélés pour leur état, convenablement instruits des disciplines sacrées, fervents et bien pourvus des qualités humaines[62]. · 39.- Pouvons-nous dire que la formation monastique est une tâche de toute la vie ? · La formation spirituelle, doctrinale et pratique du religieux doit être poursuivie avec soin durant toute la vie[63]. · 40.- Quel critère doit suivre une bonne formation ? · Le principe de l\intégration : il comprend la vision de l\individu dans sa totalité et considère par conséquent différents domaines d\étude afin que la formation soit intégrale.[64]. 41 - Comment le moine doit il comprendre l\idée de "perfection" afin que son chemin de formation se déroule d\une manière judicieuse ? Étymologiquement "perfection" vient de perficio, is,icere,feci, perfectum et signifie quelque chose qui est en train de se faire. Saint Benoît emploie seulement une fois le terme perfection au chapitre 73 et de plus pour dire qu\elle se trouve au dehors du monastère car la Règle est écrite pour des commençants, comme le dit le chapitre 73. Cette Règle, que nous venons d\écrire, il suffira de l\observer dans les monastères pour faire preuve d\une certaine rectitude morale et d\un commencement de vie monastique. Quant à celui qui aspire à la vie parfaite, il a les enseignements des saints Pères, dont la pratique amène l\homme jusqu\aux sommets de la perfection[65]. Ainsi donc, l\idée de "perfection", plus qu\un but, exprime un chemin à tracer en comptant toujours sur l\aide de la grâce divine[66]. 42.- Arriverons-nous à atteindre la "perfection" sur cette terre ? Nous savons que le moine est un chercheur de Dieu, parce que lui-même a été cherché par Dieu. Il Le cherche toute sa vie et il Le trouvera seulement à la fin. Maintenant il participe seulement à sa passion par la patience, pour ensuite partager la perfection de son Royaume[67]. La "perfection" doit donc être comprise comme un chemin vers Dieu : Lui seul pourra mener à bonne fin tout bien que nous entreprenons. Saint Benoît écrit une Règle pour les commençants qui dans cette recherche de Dieu ne doivent jamais désespérer de sa miséricorde[68]. 43.- Quelle citation ouvre le chapitre 48 de la RB et d\où est-elle tirée ? "L\oisiveté est ennemie de l\âme" dit saint Benoît en commençant le ch. 48 de la Règle sur Le travail manuel de chaque jour. Il s\inspire de l\esprit du livre de l\Ecclésiastique[69]. Pour saint Benoît le travail n\est pas uniquement un remède à l\oisiveté, il en parle même d\une manière élogieuse puisque les frères seront vraiment moines, lorsqu\ils vivront du travail de leurs mains, à l\exemple de nos pères et des Apôtres[70]. 44.- Que dit la Déclaration sur le travail ? · La Déclaration nous dit que comme tous les hommes, nous aussi sommes soumis à la loi commune du travail sérieux. Notre travail n\est pas simplement un remède à l\oisiveté ou une quelconque "occupation" uniquement pour remplir le temps, mais il est une part constitutive de notre effort pour acquérir la perfection chrétienne. · En même temps, il est un service fraternel en faveur de la communauté monastique et des hommes qui vivent dans le monde, surtout si nous accomplissons notre travail avec compétence et un réel sens de la responsabilité, sans oublier les moments de détente pour refaire nos forces afin d\accomplir le précepte de l\Apôtre qui nous enseigne "Dieu aime celui qui donne avec joie",[71]. 45.- De quel genre de travail s\agit-il ? a) L\éducation de la jeunesse. b) Le ministère pastoral. c) Le travail manuel. d) Le travail scientifique et culturel. e) L\hospitalité[72]. |
#220 Anonym01.08.2006 - 16:20 |
Le discernement dans l\Écriture Sainte : - Selon l\Ancien Testament, le discernement comporte une part d\obscurité. Il s\agit de faire un choix dans une voie dont on ne connaît pas le tracé : l\exemple le plus typique est celui d\Abraham : " Le Seigneur dit à Abraham : Pars, quitte ton pays, ta parenté, et la maison de ton père, et va au pays que je te montrerai" (Gn 12,1) "Par la foi, Abraham obéit, et il partit sans savoir où il allait". (He 11,8) C\est un saut dans la Foi et la Confiance. Ce choix ne fournit la lumière qu\au jour le jour. Le Nouveau Testament parle du discernement des esprits : nous devons apprendre à reconnaître quel est l\esprit qui nous inspire, si c\est l\Esprit de Dieu qui nous conduit, ou bien si nous sommes uniquement séduits par les aspirations purement terrestres de notre propre esprit, ou par les esprits de mensonge : "Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s\ils viennent de Dieu." (1 J, 4, 1) I - Pour discerner nous devons avant tout regarder Jésus. Par notre Baptême nous avons reçu le don de la Foi, il nous faut donc vivre en fils du Père, croire en son Fils Jésus qui est "la Voie, la Vérité, la Vie" (cf. Jn.14, 5). En lisant et méditant l\Écriture, nous apprendrons à vivre avec Jésus pour découvrir qui Il est, ce qu\Il fait, discerner le Diable son adversaire, voir ce que ce dernier trame contre Jésus et les âmes et comment Jésus le combat lors de la tentation au désert. (Mt 4, 1-11). : Approchez-vous de Jésus et essayez de «voir» ce quil est en mesure de vous offrir. Nayez pas peur de franchir le seuil de sa maison, de parler avec lui face à face, comme on sentretient avec un ami (cf. Ex 33, 11). Nayez pas peur de la «vie nouvelle» quil vous offre , mettez-vous à lécole du Maître pour faire de votre vie une réponse à la «vocation» que depuis toujours, en pensant à vous avez amour, il a projetée pour vous. Cest vrai : Jésus est un ami exigeant, qui indique des objectifs élevés et qui demande que lon sorte de soi-même pour aller à sa rencontre. «Celui qui perdra sa vie pour moi et pour lÉvangile la sauvera» (Mc 8, 35). Il nexiste pas de raccourci vers le bonheur et la lumière ! De Jésus seul on peut recevoir des réponses qui ne trompent pas et qui ne déçoivent pas. (Jean-Paul II aux jeunes de Bulgarie, 26/05/02) Méditer ce quon lit conduit à se lapproprier en le confrontant avec soi-même. Ici, un autre livre est ouvert : celui de la vie. On passe des pensées à la réalité. A la mesure de lhumilité et de la foi, on y découvre les mouvements qui agitent le cur et on peut les discerner. Il sagit de faire la vérité pour venir à la Lumière : " Seigneur, que veux-tu que je fasse ? ". (CEC 2706) II- La vie chrétienne est un discernement continuel. Le discernement est une sensibilité constamment en éveil qui rend le chrétien capable de prendre ses responsabilités dans une fermeté lucide. Lhomme est quelquefois affronté à des situations qui rendent le jugement moral moins assuré et la décision difficile. Mais il doit toujours rechercher ce qui est juste et bon et discerner la volonté de Dieu exprimée dans la loi divine. A cet effet, lhomme sefforce dinterpréter les données de lexpérience et les signes des temps grâce à la vertu de prudence, aux conseils des personnes avisées et à laide de lEsprit Saint et de ses dons. (CEC 1787-88) - Il faut être aidé de personnes d\expérience, qui au contact du Christ ont eux-mêmes acquis dans leur propre vie une maturité spirituelle qu\elles peuvent, avec l\aide du Saint Esprit, mettre au service de ceux qui leur sont confiés, car le bon et le mauvais esprit se reconnaissent à leurs fruits selon ce que nous dit l\Apôtre saint Paul : "Or je dis: laissez-vous mener par l\Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle. le fruit de l\Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi: (Gal, 5, 16-23) C\est la charité fraternelle qui motive ce secours à autrui. Le discernement est le fruit de la docilité à l\Esprit qui donne à l\âme la claire vision de ce qu\elle doit faire. - Vivre en conformité avec les exigences de l\Église est nécessaire pour bien discerner. Le discernement des esprits est inséparable de l\union à l\Église puisque Jésus a assuré qu\Il serait avec elle jusqu\à la fin des Temps et qu\Il a promis son Esprit à l\Église. CEC 1789 Quelques règles sappliquent dans tous les cas : Il nest jamais permis de faire le mal pour quil en résulte un bien. La " règle dor " : " Tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux " (Mt 7, 12 ; cf. Lc 6, 31 ; Tb 4, 15). La charité passe toujours par le respect du prochain et de sa conscience : " En parlant contre les frères et en blessant leur conscience ..., cest contre le Christ que vous péchez " (1 Co 8, 12). " Ce qui est bien, cest de sabstenir... de tout ce qui fait buter ou tomber ou faiblir ton frère " (Rm 14, 21). Donc : d\une manière habituelle nous avons à discerner en nous entre la force de la grâce et celle du péché LEsprit Saint nous fait discerner entre lépreuve, nécessaire à la croissance de lhomme intérieur (cf. Lc 8, 13-15 ; Ac 14, 22 ; 2 Tm 3, 12) en vue dune " vertu éprouvée " (Rm 5, 3-5), et la tentation, qui conduit au péché et à la mort (cf. Jc 1, 14-15). Nous devons aussi discerner entre " être tenté " et " consentir " à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation : apparemment, son objet est " bon, séduisant à voir, désirable " (Gn 3, 6), alors que, en réalité, son fruit est la mort. Dieu ne veut pas imposer le bien, il veut des être libres ... A quelque chose tentation est bonne. "Tous, sauf Dieu, ignorent ce que notre âme a reçu de Dieu, même nous. Mais la tentation le manifeste, pour nous apprendre à nous connaître, et par là, nous découvrir notre misère, et nous obliger à rendre grâce pour les biens que la tentation nous a manifestés" (Origène, or. 29). (CEC 2847) - Il reste à l\âme à agir en fonction du choix qui s\impose à elle, pour cela il lui faut implorer dans la prière le don de Force car Dieu nous laisse libre et ne contraint personne, recourir à l\aide des Sacrements, cette aide mystérieuse de la Présence de Dieu dans nos vies. [Dans le Notre Père, nous demandons à Dieu] de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat " entre la chair et lEsprit ". Cette demande implore lEsprit de discernement et de force. (CEC 2846) "Chacun est responsable de ses choix. Noubliez jamais que lorsquune pâte ne lève pas, ce nest pas la faute de la pâte mais celle du levain. " (Jean-Paul II aux jeunes de Bulgarie, 27/05/02) Il faut dans la prière demander ce don de discernement, Jésus nous a dit : "demandez et vous recevrez" (Jn. 16, 24) Cest par la prière que nous pouvons " discerner quelle est la volonté de Dieu " (Rm 12, 2 ; Ep 5, 17) et obtenir " la constance pour laccomplir " (He 10, 36). Jésus nous apprend que lon entre dans le Royaume des cieux, non par des paroles, mais " en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux " (Mt 7, 21). (CEC 2826) III Discerner : vocation-vocations Dieu a mis le désir du bonheur dans le cur de lhomme, afin de lattirer à Lui qui seul peut le combler. (CEC 1718) Laspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve dans cette vocation de lhomme à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à lhomme de dialoguer avec Lui commence avec lexistence humaine. Car si lhomme existe, cest que Dieu la créé par Amour et, par Amour, ne cesse de lui donner lêtre ; et lhomme ne vit pleinement selon la vérité que sil reconnaît librement cet Amour et sabandonne à son Créateur (GS 19, § 1). Le chrétien est avant tout appelé à suivre le Christ, à l\imiter. Le Baptême, la Confirmation et lEucharistie sont les sacrements de linitiation chrétienne. Ils fondent la vocation commune de tous les disciples du Christ, vocation à la sainteté et à la mission dévangéliser le monde. Ils confèrent les grâces nécessaires pour la vie selon lEsprit en cette vie de pèlerins en marche vers la patrie. (CEC 1533) " Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu: c\est là le culte spirituel que vous avez à rendre. Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. " (Rm 12, 1-2) Acceptez donc avec un humble courage la proposition que Dieu vous fait. Dans sa toute-puissance et sa tendresse, il vous appelle à être des saints. Ce serait une folie que de se glorifier dun tel appel, mais ce serait faire preuve dirresponsabilité que de le repousser. «Vous êtes le sel de la terre; vous êtes la lumière du monde» (Mt 5, 13. 14). Jésus ne vous demande pas simplement de dire ou de faire quelque chose; Jésus vous demande dêtre sel et lumière ! Et pas seulement pour un jour, mais pour toute une vie. Cest un engagement quil vous propose de nouveau chaque matin et dans tous les milieux. Apportez votre contribution pour faire chaque jour davantage de votre pays une terre daccueil, de prospérité et de paix. (Jean Paul II aux jeunes de Bulgarie, 27/05/02) Pour s\aider on peut se faire un tableau en se posant les questions : qu\est-ce que pour moi le mariage ? Qu\est ce que pour moi la vocation religieuse ? Qu\est ce qui m\attire dans l\une et l\autre voie ? Choisir une voie nous fait toujours abandonner les autres, donc entraîne un renoncement. Dieu est amour. Il vit en lui-même un mystère de communion et damour. En créant lhumanité de lhomme et de la femme à son image ... Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à lamour et à la communion (FC 11). La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans lEsprit Saint. Son activité procréatrice et éducative est le reflet de luvre créatrice du Père. Elle est appelée à partager la prière et le sacrifice du Christ. La prière quotidienne et la lecture de la Parole de Dieu fortifient en elle la charité. La famille chrétienne est évangélisatrice et missionnaire. (CEC 2205) Regardez ces personnes saisies par le Christ, qui montrent par leur maîtrise d\elles-mêmes, soutenues par la grâce et par l\amour de Dieu, le remède qui libère de l\avidité de posséder, de jouir, de dominer. N\oubliez pas les charismes qui ont formé de merveilleux « chercheurs de Dieu » et des bienfaiteurs de l\humanité, qui ont ouvert des voies sûres à ceux qui cherchent Dieu d\un cur sincère. Considérez le grand nombre de saints qui se sont épanouis dans ce genre de vie, considérez le bien fait au monde, hier et aujourd\hui, par ceux qui se sont offerts à Dieu! Notre monde n\a-t-il pas besoin de joyeux témoins et prophètes de la puissance bienfaisante de l\amour de Dieu? N\a-t-il pas aussi besoin d\hommes et de femmes qui, par leur vie et par leur action, sachent semer des germes de paix et de fraternité? (VC 108) Certains membres sont appelés par Dieu, dans et par lÉglise, à un service spécial de la communauté. Ces serviteurs sont choisis et consacrés par le sacrement de lOrdre, par lequel lEsprit Saint les rend aptes à agir en la personne du Christ-Tête pour le service de tous les membres de lÉglise (cf. PO 2 et 15). Le ministre ordonné est comme " licône " du Christ Prêtre. Puisque cest dans lEucharistie que se manifeste pleinement le sacrement de lÉglise, cest dans la présidence de lEucharistie que le ministère de lévêque apparaît dabord, et en Communion avec lui, celui des prêtres et des diacres. (CEC 1142) Conclusion Notre but commun est de vouloir répondre au Vouloir Divin. Il faut le demander dans la prière et faire vérifier nos choix à une autorité spirituelle qui nous aide à voir quel esprit nous conduit. N\ayons pas peur ! La Bible ne cesse pas de le dire : plus de 365 fois, et le Saint Père après elle de nombreuses fois. "n\ayez pas peur", "avancez au large". "Je suis convaincu que la jeunesse nest pas seulement un temps de passage entre ladolescence et lâge adulte, mais une période de la vie que Dieu accorde comme un don et comme une tâche à toute personne. Un temps durant lequel il faut chercher, comme le jeune de lÉvangile (cf. Mt 16, 20), la réponse aux interrogations fondamentales et découvrir non seulement le sens de lexistence, mais aussi un projet concret pour la bâtir. le temps où lon pose les fondations; une occasion à ne pas perdre, car elle ne reviendra pas !" (Jean-Paul II aux jeunes de Bulgarie 27/05/02) Chacun doit prendre ses responsabilités pour grandir dans le Seigneur ! Un échec dans ce domaine n\est pas un empêchement pour avancer mais une étape, une expérience qui nous fait progresser. Loin de s\attrister il faut rendre grâce. C\est le Seigneur qui est le Maître et donc il faut Lui laisser les rênes et redire souvent avec Jésus "que ta volonté soit faite" ou "non ma volonté, mais la tienne" et demander à la Vierge du OUI de savoir comme elle reconnaître la Présence de Dieu dans nos vies. Vous êtes jeunes : rendez Gloire à Dieu pour le merveilleux don de la vie. Il a un projet d\Amour sur chacun, il faut savoir être patient, Il vous le découvrira en son temps si de votre côté vous vivez en généreux témoin de son Amour, ce dont notre siècle naissant a tant besoin ! Regardez Celui qui est sur la Croix et vous comprendrez l\AMOUR. |
#219 HollyHomepage31.07.2006 - 22:34 |
tttttt |
#218 Anonym30.07.2006 - 00:26 |
Bring a hostess gift! It doesn\t have to be big. Candy (chocolate) is always a hit. You need to bring something that can be shared with the whole Community. It doesn\t have to be expensive. Stationery is also always a great hostess gift. Even if you go to a local paper shop, and just buy a special card for each sister, as a hello gift - it will be much appreciated. When leaving, please don\t forget to write a thank you note. Of course, you should write to whomever took care of you (the Guest Mistress), the Mother Prioress or Abbess, any nuns you worked with or encountered and the Sister Portress. If you are on a limited budge, a wonderful gift is to give each sister a small spiritual bouquet. It doesn\t cost anything, and it\s a valuable, treasured gift. You can easily call the Monastery ahead of time and tellt the Sister Portress that you want to bring something and find out how many Sisters are there. You can ask her to keep it a surprise. It has been my experience that they also do, and if they don\t the Nuns are wonderful actresses! Hope this is enough information. Let me know if you need more! Good luck and have a WONDERFUL time! The Cistercians in WI - if that is you who will be visiting - live constitutional enclosure, which is different than Papal Enclosure. That means that you will be allowed to interact with the nuns without a grille. If you are a visiting a Trappist community (and many people use the titles interchangeably), if would depend upon the community, though I believe the majority of the Trappistines do not practice Papal Enclosure. As for visiting other Cloistered communities, again, it is always different. Most communities welcome their guests to partake in their life, and their guests are given chores to do which are appropriate to their lives, skills, talents and abilities. Some communities except their guests to participate in all aspects of their life of prayer, others are more relaxed about that and allow the guests to come and go as they find appropriate (sometimes participating in the whole Office can be very overwhelming at first). If you find yourself seriously considering a vocation, again, depending upon the Congregation and the rules of the Community, you may or may not be invited wtihin the cloister. I have been on different Retreats at Regina Laudis in CT., and some of the work I was assigned took place within the cloister. Of course, I had to receive permission from either the Lady Abbess (now they use the title of "Mother Abbess" - since the Lady Abbess died - or the permission of the Mother Prioress). I have also been on two retreats with Carmelites in which I was invited within the cloister, again with permission. I have visited two Poor Clare Monasteries and was never invited in, and it is my understanding those in discernment never see the Cloister until the day of entrance. I believe some of the more traditional Carmels do this as well, though I also think almost all of them allow for the three week visit for the average interested young women. You didn\t ask about clothing. I would definitely bring long skirts (comfortable), sneakers and comfortable shirts (long sleeved) that you can wear over tee shirts. (It might get hot and you can put the long shirts on for the cloister - if you go inside - or when you are in the Chapel.) Try to wear soft soled shoes (like those little white sneakers for inside - if you can). Dress modestly, plainly, and don\t wear too much makeup! (And be careful of perfume) Also, make sure you pack a robe! Once I went on a retreat, not imagining I would be staying in the cloister. The Bathrooms were down the hall, and I had to walk down there during the night. I don\t have a robe, and all the Sisters were in them. (I live alone, and I honestly didn\t think about it!) I felt very self conscious about not having one, though they were just lovely. The Monasteries are always really great about laundry needs, so don\t worry about packing too little. If you have to buy a skirt, I would recommend that you get either a denim or a denim jumper. Expect that you will most likely be invited to work outside with the nuns. The Cistercians in WI make altar breads. You might possibly get to help with that, or with packaging, but please remember to bring one thing you don\t care about (or is sturdy - like denim) in the event you are outside. Some communities ask their guests to eat alone or with other guests. Some invite you to eat with them, and some have little kitchens in their guest houses. I strongly recommend that you pack some power bars or something that will tide you over in the event you get hungry or have food issues. It is best to try your hardest to eat whatever they give you - they are sharing their very food, and remember they live in poverty. They also cook for many, so having tons of special needs is often difficult for the cook. If you do have special needs, just take small portions and supplement your food with the bars, which last and are transportable. Lastly, and whew! I know is this long, but this is really important and often ignored! Bring a hostess gift! It doesn\t have to be big. Candy (chocolate) is always a hit. You need to bring something that can be shared with the whole Community. It doesn\t have to be expensive. Stationery is also always a great hostess gift. Even if you go to a local paper shop, and just buy a special card for each sister, as a hello gift - it will be much appreciated. When leaving, please don\t forget to write a thank you note. Of course, you should write to whomever took care of you (the Guest Mistress), the Mother Prioress or Abbess, any nuns you worked with or encountered and the Sister Portress. If you are on a limited budge, a wonderful gift is to give each sister a small spiritual bouquet. It doesn\t cost anything, and it\s a valuable, treasured gift. You can easily call the Monastery ahead of time and tellt the Sister Portress that you want to bring something and find out how many Sisters are there. You can ask her to keep it a surprise. It has been my experience that they also do, and if they don\t the Nuns are wonderful actresses! Hope this is enough information. Let me know if you need more! Good luck and have a WONDERFUL time! Love in Him, Perpetua Two more things: Be honest about what kind of work you do so you will get to do something you will enjoy. It will make the experience so much better! Bring some books. Sometimes the Monasteries are not willing to let the retreatants share in their library, and again, all depending upon the Order. Use the time for spiritual reading, so don\t think I am recommending a novel! Cistercian Publications in Kalamazoo has excellent books. And the new book about the Carthusians: An Infinity of Little Hours[b] is amazing...it will really get into the spirit of religious life! Again, good luck, and please pray for all of us! xoxo Perpetua |
#217 Anonym30.07.2006 - 00:07 |
Benedictines sing this verse three times, with hands raised in supplication and self-offering, after we have pronounced our vows and signed our vow statement on the altar as a sign of our consecration to God. The verse means "Accept me, O Lord, according to your word, and I shall live; and do not disappoint me in my hope." We make three vows: obedience, stability, and fidelity to the monastic way of life. By the vow of obedience, we commit ourselves to strive to live the obedience of Jesus, who, says the Letter to the Philippians, remained obedient even unto death, death on the cross (see Philippians 2:5-11). Obedience is surrender ot the self to God in love, but its concrete expression is obedience to the abbess, to those who are senior to us in community, and to the community as a whole. St. Benedict teaches us to obey promptly, cheerfully and wholeheartedly, without grumbling, lest self-protection rather than self-surrender consume the creative energy God has given us to become mature, free, responsible persons. By the vow of stability, we commit ourselves to remain in the monastery of our profession until death. Normally, we expect to live and die in the community of our profession, though there might be occasional exceptions, such as nuns being sent out to found a new house under the auspices of their home monastery. We also expect to spend most of our time within the enclosure of the monastery. The purpose of this stability is to refuse all escapes from the rigorous work of conversion we have undertaken. By the vow of fidelity to the monastic way of life, or conversatio morum, to use the original, untranslatable Latin phrase of the Rule of St. Benedict, we commit ourselves to a lifelong pilgrimage toward that perfect love of God and neighbor which Christ urges on us in the gospel. We undertake to grow and change as God shapes us through all the dimensions of our way of life. All Christians accept this commitment to conversion in baptism; Benedictines choose to live out that commitment within the specific framework of monasticism. Fidelity to the monastic life includes poverty, interpreted in the Rule as frugality and the renunciation of any form of private ownership of goods, and celibate chastity. |
#216 Anonym30.07.2006 - 00:04 |
As contemplative nuns, we seek in all the aspects of daily life to deepen our attentiveness and our response to the presence of God at work in the world. St. Benedict urges us to "attend with the ears of your heart" to the voice of God speaking in our prayer, in our community life, in our work, and in our surroundings. Quoting Psalm 95, he warns: "If today you hear his voice, harden not your hearts." Because the task of contemplative attentiveness is difficult and demanding, we choose to maintain a certain distance from the clamor that can tear at the edges of our inner silence. One of the traditional disciplines that serve to protect our focus is cloister or enclosure. The Roman Catholic Church maintains two types of cloister for contemplative religious: papal enclosure and constitutional enclosure. We observe constitutional enclosure, which allows us a certain latitude for mixing with the public, while still preserving our contemplative way of life. We delegate certain members of the community to receive guests and retreatants; we go to town to shop and do whatever other business life requires; we answer the telephone, read newspapers and news magazines, make judicious use of the Internet, and try to stay aware of the needs of the world for which we pray daily. However, we ordinarily do not accept work outside the confines of our monastery and valley; we do not watch television or listen to the radio; we limit our conversations with family and friends by letter, telephone and e-mail; we do not go out for social or entertainment purposes; and we visit our families only under very limited circumstances, though we welcome them to visit us once a year. The reason for the discipline of enclosure is not that we dislike other people or the world around us. On the contrary, we enjoy people, and we are often fascinated by what we see and read and learn about the world that is God\s gift. THAT is the reason we choose enclosure! |
#215 Anonym29.07.2006 - 20:54 |
Europe Circles Drain, Leaders Take 6-Week Paid Vacation Ruth Kelly, myth-breaker By George Weigel "Late last year, when Italian philosopher and cabinet minister Rocco Buttiglione was denied the post of European Minister of Justice because his convictions on sexual ethics and marriage were unacceptable to a gaggle of libertine Euro-parliamentarians, there was a certain plausibility to the whole exercise at least from the point of view of secularists, leftists, and the establishment European media. Buttiglione, after all, was a minister in a center-right Italian government; Buttiglione is a devout, intellectually astute Catholic whose thinking is shaped by natural law reasoning and Catholic moral theology; and its an article of faith in the left-leaning worlds of European secularism (which include most of the mainstream Euro-media) that Catholic + conservative = in vitro fascist. Why, then, has Britains Ruth Kelly been getting the Buttiglione Treatment in recent weeks? Who, you ask, is Ruth Kelly? Let me introduce you. Born in Northern Ireland in 1968, Ruth Kelly is a graduate of Oxford and the London School of Economics, where she earned a masters degree in the dismal science. After working as an economics correspondent for the (very left-oriented) Guardian, and later at the Bank of England, Kelly was elected to Parliament at age 29 in 1997 as a Labor Party candidate. Having held a series of sub-cabinet posts, Ruth Kelly was appointed to the cabinet last month by Prime Minister Tony Blair as Education Secretary. (At which point, observers remembered that Britains first female prime minister, Margaret Thatcher, was another Oxford graduate whod begun her ministerial career in the department 36-year-old Ruth Kelly now headed.) Then came the Buttiglione Treatment. The fact that Ruth Kelly doesnt conform to certain feminist conventions shes a Catholic, a daily communicant, married once, the mother of four small children, and vigorously pro-life evidently didnt agree with one fellow-MP (another woman, no less), who labeled Kelly that cow. Kellys previous decisions to decline the Health and Overseas Development cabinet portfolios because those jobs would have entangled her with contraception and abortion didnt sit well with the keepers of the feminist flame, either. The British science establishment quickly went into its default mode in such matters: the Galileo case was back! A senior geneticist, Dr. Robin Lovell-Badge, told newspapers that it was very worrying that someone with Kellys religious convictions might, in overseeing government funding of scientific research, impede embryo-destructive stem-cell research, thus producing a schizophrenic and confused situation like that in the United States. (By which adjectives, Dr. Lovell-Badge apparently evidently means a situation in which the law requires that scientific experimentation take place within boundaries that protect innocent human life.) The Times of London summed up this change in the Ruth Kelly indictment by writing that some MPs [Members of Parliament] fear her religion may cloud her judgment. Cloud was the give-away, of course. In an objective news story, that sentence would have concluded, ...inform her judgment. But in the intellectually insular world of European secularism which has many parallels on this side of the Atlantic religious faith in general and Catholicism in particular are, by definition, obscurantist and irrational. How could Catholic moral theology inform anyones judgment? Catholicism, according to the settled mythology of the Euro-secularist left, clouds judgment. Or distorts judgment. Or replaces judgment with robotic obedience. Inflamed by The Da Vinci Code, British conspiracy theorists are in a lather because Ruth Kelly has participated in activities organized by Opus Dei. What really earned Ruth Kelly the Buttiglione Treatment, though, is the fact that shes a myth-breaker: day by day, her public life refutes the canard that serious public Catholicism in the 21st century means incipient fascism. For who could plausibly accuse this bright and accomplished trade union member of being gasp! one of those dreaded conservatives? Conservatives and former Guardian writers dont get elected Labor MP for Bolton West. Ruth Kelly isnt just a sign of contradiction for Britains secular left, though. What will accommodationist Catholic legislators in America Nancy Pelosi and Barbara Mikulski, for example make of a popular, competent, liberal, Oxford-certified Catholic woman and politician whos convinced that Humanae Vitae and Evangelium Vitae got it right?" George Weigel is a senior fellow of the Ethics and Public Policy Center in Washington, D.C. |
#214 Anonym29.07.2006 - 20:49 |
When Democracy Failed - 2005 The Warnings of History This weekend - February 27th - is the 72nd anniversary, but the corporate media most likely won\t cover it. The generation that experienced this history firsthand is now largely dead, and only a few of us dare hear their ghosts. It started when the government, in the midst of an economic crisis, received reports of an imminent terrorist attack. A foreign ideologue had launched feeble attacks on a few famous buildings, but the media largely ignored his relatively small efforts. The intelligence services knew, however, that the odds were he would eventually succeed. (Historians are still arguing whether or not rogue elements in the intelligence service helped the terrorist. Some, like Sefton Delmer - a London Daily Express reporter on the scene - say they certainly did not, while others, like William Shirer, suggest they did.) But the warnings of investigators were ignored at the highest levels, in part because the government was distracted; the man who claimed to be the nation\s leader had not been elected by a majority vote and the majority of citizens claimed he had no right to the powers he coveted. He was a simpleton, some said, a cartoon character of a man who saw things in black-and-white terms and didn\t have the intellect to understand the subtleties of running a nation in a complex and internationalist world. His coarse use of language - reflecting his political roots in a southernmost state - and his simplistic and often-inflammatory nationalistic rhetoric offended the aristocrats, foreign leaders, and the well-educated elite in the government and media. And, as a young man, he\d joined a secret society with an occult-sounding name and bizarre initiation rituals that involved skulls and human bones. Nonetheless, he knew the terrorist was going to strike (although he didn\t know where or when), and he had already considered his response. When an aide brought him word that the nation\s most prestigious building was ablaze, he verified it was the terrorist who had struck and then rushed to the scene and called a press conference. "You are now witnessing the beginning of a great epoch in history," he proclaimed, standing in front of the burned-out building, surrounded by national media. "This fire," he said, his voice trembling with emotion, "is the beginning." He used the occasion - "a sign from God," he called it - to declare an all-out war on terrorism and its ideological sponsors, a people, he said, who traced their origins to the Middle East and found motivation for their evil deeds in their religion. Two weeks later, the first detention center for terrorists was built in Oranianberg to hold the first suspected allies of the infamous terrorist. In a national outburst of patriotism, the leader\s flag was everywhere, even printed large in newspapers suitable for window display. Within four weeks of the terrorist attack, the nation\s now-popular leader had pushed through legislation - in the name of combating terrorism and fighting the philosophy he said spawned it - that suspended constitutional guarantees of free speech, privacy, and habeas corpus. Police could now intercept mail and wiretap phones; suspected terrorists could be imprisoned without specific charges and without access to their lawyers; police could sneak into people\s homes without warrants if the cases involved terrorism. To get his patriotic "Decree on the Protection of People and State" passed over the objections of concerned legislators and civil libertarians, he agreed to put a 4-year sunset provision on it: if the national emergency provoked by the terrorist attack was over by then, the freedoms and rights would be returned to the people, and the police agencies would be re-restrained. Legislators would later say they hadn\t had time to read the bill before voting on it. Immediately after passage of the anti-terrorism act, his federal police agencies stepped up their program of arresting suspicious persons and holding them without access to lawyers or courts. In the first year only a few hundred were interred, and those who objected were largely ignored by the mainstream press, which was afraid to offend and thus lose access to a leader with such high popularity ratings. Citizens who protested the leader in public - and there were many - quickly found themselves confronting the newly empowered police\s batons, gas, and jail cells, or fenced off in protest zones safely out of earshot of the leader\s public speeches. (In the meantime, he was taking almost daily lessons in public speaking, learning to control his tonality, gestures, and facial expressions. He became a very competent orator.) Within the first months after that terrorist attack, at the suggestion of a political advisor, he brought a formerly obscure word into common usage. He wanted to stir a "racial pride" among his countrymen, so, instead of referring to the nation by its name, he began to refer to it as "The Homeland," a phrase publicly promoted in the introduction to a 1934 speech recorded in Leni Riefenstahl\s famous propaganda movie "Triumph Of The Will." As hoped, people\s hearts swelled with pride, and the beginning of an us-versus-them mentality was sewn. Our land was "the" homeland, citizens thought: all others were simply foreign lands. We are the "true people," he suggested, the only ones worthy of our nation\s concern; if bombs fall on others, or human rights are violated in other nations and it makes our lives better, it\s of little concern to us. Playing on this new implicitly racial nationalism, and exploiting a disagreement with the French over his increasing militarism, he argued that any international body that didn\t act first and foremost in the best interest of his own nation was neither relevant nor useful. He thus withdrew his country from the League Of Nations in October, 1933, and then negotiated a separate naval armaments agreement with Anthony Eden of The United Kingdom to create a worldwide military ruling elite. His propaganda minister orchestrated a campaign to ensure the people that he was a deeply religious man and that his motivations were rooted in Christianity. He even proclaimed the need for a revival of the Christian faith across his nation, what he called a "New Christianity." Every man in his rapidly growing army wore a belt buckle that declared "Gott Mit Uns" - God Is With Us - and most of them fervently believed it was true. Within a year of the terrorist attack, the nation\s leader determined that the various local police and federal agencies around the nation were lacking the clear communication and overall coordinated administration necessary to deal with the terrorist threat facing the nation, particularly those citizens who were of Middle Eastern ancestry and thus probably terrorist and communist sympathizers, and various troublesome "intellectuals" and "liberals." He proposed a single new national agency to protect the security of the homeland, consolidating the actions of dozens of previously independent police, border, and investigative agencies under a single leader. He appointed one of his most trusted associates to be leader of this new agency, the Central Security Office for the homeland, and gave it a role in the government equal to the other major departments. His assistant who dealt with the press noted that, since the terrorist attack, "Radio and press are at out disposal." Those voices questioning the legitimacy of their nation\s leader, or raising questions about his checkered past, had by now faded from the public\s recollection as his central security office began advertising a program encouraging people to phone in tips about suspicious neighbors. This program was so successful that the names of some of the people "denounced" were soon being broadcast on radio stations. Those denounced often included opposition politicians and news reporters who dared speak out - a favorite target of his regime and the media he now controlled through intimidation and ownership by corporate allies. To consolidate his power, he concluded that government alone wasn\t enough. He reached out to industry and forged an alliance, bringing former executives of the nation\s largest corporations into high government positions. A flood of government money poured into corporate coffers to fight the war against the Middle Eastern ancestry terrorists lurking within the homeland, and to prepare for wars overseas. He encouraged large corporations friendly to him to acquire media outlets and other industrial concerns across the nation, particularly those previously owned by suspicious people of Middle Eastern ancestry. He built powerful alliances with industry; one corporate ally got the lucrative contract worth millions to build the first large-scale detention center for enemies of the state. Soon more would follow. Industry flourished. He also reached out to the churches, declaring that the nation had clear Christian roots, that any nation that didn\t openly support religion was morally bankrupt, and that his administration would openly and proudly provide both moral and financial support to initiatives based on faith to provide social services. In this, he was reaching back to his own embrace of Christianity, which he noted in an April 12, 1922 speech: "My feeling as a Christian points me to my Lord and Savior as a fighter. It points me to the man who once in loneliness, surrounded only by a few followers ... was greatest not as a sufferer but as a fighter. "In boundless love as a Christian and as a man I read through the passage which tells us how the Lord at last rose in His might and seized the scourge to drive out of the Temple the brood of vipers and adders... "As a Christian ... I have the duty to be a fighter for truth and justice..." When he later survived an assassination attempt, he said, "Now I am completely content. The fact that I left the Burgerbraukeller earlier than usual is a corroboration of Providence\s intention to let me reach my goal." Many government functions started with prayer. Every school day started with prayer and every child heard the wonders of Christianity and - especially - the Ten Commandments in school. The leader even ended many of his speeches with a prayer, as he did in a February 20, 1938 speech before Parliament: "In this hour I would ask of the Lord God only this: that, as in the past, so in the years to come He would give His blessing to our work and our action, to our judgment and our resolution, that He will safeguard us from all false pride and from all cowardly servility, that He may grant us to find the straight path which His Providence has ordained for the German people, and that He may ever give us the courage to do the right, never to falter, never to yield before any violence, before any danger." But after an interval of peace following the terrorist attack, voices of dissent again arose within and without the government. Students had started an active program opposing him (later known as the White Rose Society), and leaders of nearby nations were speaking out against his bellicose rhetoric. He needed a diversion, something to direct people away from the corporate cronyism being exposed in his own government, questions of his possibly illegitimate rise to power, his corruption of religious leaders, and the oft-voiced concerns of civil libertarians about the people being held in detention without due process or access to attorneys or family. With his number two man - a master at manipulating the media - he began a campaign to convince the people of the nation that a small, limited war was necessary. Another nation was harboring many of the suspicious Middle Eastern people, and even though its connection with the terrorist who had set afire the nation\s most important building was tenuous at best, it held resources their nation badly needed if they were to have room to live and maintain their prosperity. He called a press conference and publicly delivered an ultimatum to the leader of the other nation, provoking an international uproar. He claimed the right to strike preemptively in self-defense, and nations across Europe - at first - denounced him for it, pointing out that it was a doctrine only claimed in the past by nations seeking worldwide empire, like Caesar\s Rome or Alexander\s Greece. It took a few months, and intense international debate and lobbying with European nations, but, after he personally met with the leader of the United Kingdom, finally a deal was struck. After the military action began, Prime Minister Neville Chamberlain told the nervous British people that giving in to this leader\s new first-strike doctrine would bring "peace for our time." Thus Hitler annexed Austria in a lightning move, riding a wave of popular support as leaders so often do in times of war. The Austrian government was unseated and replaced by a new leadership friendly to Germany, and German corporations began to take over Austrian resources. In a speech responding to critics of the invasion, Hitler said, "Certain foreign newspapers have said that we fell on Austria with brutal methods. I can only say; even in death they cannot stop lying. I have in the course of my political struggle won much love from my people, but when I crossed the former frontier [into Austria] there met me such a stream of love as I have never experienced. Not as tyrants have we come, but as liberators." To deal with those who dissented from his policies, at the advice of his politically savvy advisors, he and his handmaidens in the press began a campaign to equate him and his policies with patriotism and the nation itself. National unity was essential, they said, to ensure that the terrorists or their sponsors didn\t think they\d succeeded in splitting the nation or weakening its will. Rather than the government being run by multiple parties in a pluralistic, democratic fashion, one single party sought total control. Emulating a technique also used by Stalin, but as ancient as Rome, the Party used the power of its influence on the government to take over all government functions, hand out government favors, and reward Party contributors with government positions and contracts. In times of war, they said, there could be only "one people, one nation, and one commander-in-chief" ("Ein Volk, ein Reich, ein Fuhrer" ![]() It was a simplistic perspective, but that was what would work, he was told by his Propaganda Minister, Joseph Goebbels: "The most brilliant propagandist technique will yield no success unless one fundamental principle is borne in mind constantly - it must confine itself to a few points and repeat them over and over." Those questioning him were labeled "anti-German" or "not good Germans," and it was suggested they were aiding the enemies of the state by failing in the patriotic necessity of supporting the nation\s valiant men in uniform. It was one of his most effective ways to stifle dissent and pit wage-earning people (from whom most of the army came) against the "intellectuals and liberals" who were critical of his policies. Another technique was to "manufacture news," through the use of paid shills posing as reporters, seducing real reporters with promises of access to the leader in exchange for favorable coverage, and thinly veiled threats to those who exposed his lies. As his Propaganda Minister said, "It is the absolute right of the State to supervise the formation of public opinion." Nonetheless, once the "small war" annexation of Austria was successfully and quickly completed, and peace returned, voices of opposition were again raised in the Homeland. The almost-daily release of news bulletins about the dangers of terrorist communist cells wasn\t enough to rouse the populace and totally suppress dissent. A full-out war was necessary to divert public attention from the growing rumbles within the country about disappearing dissidents; violence against liberals, Jews, and union leaders; and the epidemic of crony capitalism that was producing empires of wealth in the corporate sector but threatening the middle class\s way of life. A year later, to the week, Hitler invaded Czechoslovakia. In the months after that, he claimed that Poland had weapons of mass destruction (poison gas) and was supporting terrorists against Germany. Those who doubted that Poland represented a threat were shouted down or branded as ignorant. Elections were rigged, run by party hacks. Only loyal Party members were given passes for admission to public events with the leader, so there would never be a single newsreel of a heckler, and no doubt in the minds of the people that the leader enjoyed vast support. And his support did grow, as Propaganda Minister Goebbels\ dictum bore fruit: "If you tell a lie big enough and keep repeating it, people will eventually come to believe it. The lie can be maintained only for such time as the State can shield the people from the political, economic and/or military consequences of the lie. It thus becomes vitally important for the State to use all of its powers to repress dissent, for the truth is the mortal enemy of the lie, and thus by extension, the truth is the greatest enemy of the State." Within a few months Poland, too, was invaded in a "defensive, pre-emptive" action. The nation was now fully at war, and all internal dissent was suppressed in the name of national security; it was the end of Germany\s first experiment with democracy. As we conclude this review of history, there are a few milestones worth remembering. February 27, 2005, is the 72nd anniversary of Dutch terrorist Marinus van der Lubbe\s successful firebombing of the German Parliament (Reichstag) building, the terrorist act that catapulted Hitler to legitimacy and reshaped the German constitution. By the time of his successful and brief action to seize Austria, in which almost no German blood was shed, Hitler was the most beloved and popular leader in the history of his nation. Hailed around the world, he was later Time magazine\s "Man Of The Year." Most Americans remember his office for the security of the homeland, known as the Reichssicherheitshauptamt and its SchutzStaffel, simply by its most famous agency\s initials: the SS. We also remember that the Germans developed a new form of highly violent warfare they named "lightning war" or blitzkrieg, which, while generating devastating civilian losses, also produced a highly desirable "shock and awe" among the nation\s leadership according to the authors of the 1996 book "Shock And Awe" published by the National Defense University Press. Reflecting on that time, The American Heritage Dictionary (Houghton Mifflin Company, 1983) left us this definition of the form of government the German democracy had become through Hitler\s close alliance with the largest German corporations and his policy of using religion and war as tools to keep power: "fas-cism (f&65533;sh\iz\em) n. A system of government that exercises a dictatorship of the extreme right, typically through the merging of state and business leadership, together with belligerent nationalism." Today, as we face financial and political crises, it\s useful to remember that the ravages of the Great Depression hit Germany and the United States alike. Through the 1930s, however, Hitler and Roosevelt chose very different courses to bring their nations back to power and prosperity. Germany\s response was to use government to empower corporations and reward the society\s richest individuals, privatize much of the commons, stifle dissent, strip people of constitutional rights, bust up unions, and create an illusion of prosperity through government debt and continual and ever-expanding war spending. America passed minimum wage laws to raise the middle class, enforced anti-trust laws to diminish the power of corporations, increased taxes on corporations and the wealthiest individuals, created Social Security, and became the employer of last resort through programs to build national infrastructure, promote the arts, and replant forests. To the extent that our Constitution is still intact, the choice is again ours. Thom Hartmann (www.thomhartmann.com) lived and worked in Germany during the 1980s, is the Project Censored Award-winning, best-selling author of over a dozen books, and is the host of a nationally syndicated daily progressive talk radio program. This article, in slightly altered form, was first published in 2003 by CommonDreams.org and is now also a chapter in Thom\s book What Would Jefferson Do?, published in 2004 by Random House/Harmony. Posted 2/24/2005 at 12:28 AM - email it |
#213 Anonym29.07.2006 - 15:41 |
http://www.xanga.com/catholicxian |
#212 Anonym29.07.2006 - 14:02 |
"Step-By-Step" Instructions for Praying The Rosary 1. Beginning with the Rosary\s Cross: Begin as with all prayers In the Name of the Father and of the Son and of the Holy Ghost. (making the sign of the Cross while doing that) 2. On the single bead just above the cross, pray the Apostles Creed. This and all prayers of the rosary are meditative prayers 3. The next cluster of beads are 3 bead, the "Hail Mary" prayer is said on these three beads. You pray the 3 Hail Marys while meditating on the three divine virtues of faith, hope, and love/charity. 4. On the next bead, which is a single bead, you announce the first divine mystery of contemplation. For example, if it were a Monday, you would say the first Joyful Mystery is "The Annunciation", at this point you pray the "Our Father" prayer. 5. Now this will bring you to the first decade, or set of 10 beads of the Rosary. You will then pray 10 Hail Marys while contemplating the first mystery, example: The Annunciation. 6. After the 10th Hail Mary you will have completed the first of 5 decades which make up a Chaplet of the Rosary. You now come to another single bead, at this point, you pray the... Glory be to the Father... then (on the same bead) pray the O My Jesus... then (on the same bead) announce the next or second mystery. For example: if its Monday and your praying the Joyful Mysteries, the second Joyful Mystery is The Visitation. At this point you pray the Our Father.... 7. You will now come to the second decade or group of 10 beads, you will now pray the 10 Hail Marys while contemplating the appropriate mystery. 8. You continue to pray the rosary the same way throughout. If your intention is to pray a Chaplet (a single set of mysteries) at the end of the fifth mystery you will come back to the joiner, this is where the decades all join with the lower part of the rosary which contains the cross. When you come to the joiner, you decide whether or not you wish to say another Chaplet or end. If you decide to say another Chaplet you simply announce the next mystery and continue. If you wish to end, you simply say the Glory Be To The Father, the O My Jesus, The Our Father and end the rosary with the Hail Holy Queen and the sign of the Cross........ Various Rosary Prayers in approximate order as prayed in the Rosary THE APOSTLE\S CREED: I believe in God, the Father Almighty, Creator of heaven and earth and in Jesus Christ, His only Son, our Lord; Who was conceived by the Holy Spirit, born of the Virgin Mary, suffered under Pontius Pilate, was crucified, died, and was buried, He descended into hell; the third day He arose again from the dead; He ascended into Heaven, sitteth at the right hand of God, the Father Almighty, from thence He shall come to judge the living and the dead. I believe in the Holy Spirit, the Holy Catholic Church, the communion of saints, the forgiveness of sins, the resurrection of the body, and life everlasting. Amen. THE OUR FATHER: Our Father, Who art in Heaven, hallowed be Thy name; Thy Kingdom come, Thy will be done on earth as it is in Heaven. Give us this day our daily bread; and forgive us our trespasses as we forgive those who trespass against us; and lead us not into temptation, but deliver us from evil. Amen. THE DOXOLOGY: Glory be to the Father, the Son, and the Holy Spirit. As it was in the beginning is now and ever shall be, world without end. Amen. (this prayer is optional and may be said after all Glory Be to the Fathers.....) O my Jesus, have mercy on us. Forgive us our sins. Save us from the fires of hell. Take all souls into heaven, especially, those most in need of thy mercy. Amen. THE HAIL MARY: Hail Mary, full of grace, the Lord is with thee, blessed art thou amongst women and blessed is the fruit of thy womb, Jesus. Holy Mary Mother of God, pray for us sinners now and at the hour of our death. Amen. DECADE PRAYER - (prayer for priests): God, our Father, please send us holy priests, all for the sacred and eucharistic heart of Jesus, all for the sorrowful and immaculate heart of Mary, in union with saint Joseph. Amen. THE SALVE REGINA (Hail Holy Queen): Hail Holy Queen, Mother of Mercy, our life our sweetness and our hope. To thee do we cry, poor banished children of Eve; To thee do we send up our sighs, mourning and weeping in this valley of tears. Turn then, most gracious advocate, thine eyes of mercy toward us and after this our exile show unto us the blessed fruit of thy womb, Jesus. O clement, O loving, O sweet Virgin Mary! V: Pray for us, O Holy Mother of God R: That we may be made worthy of the promises of Christ. LET US PRAY: O God, by the life, death and resurrection of Your only begotten Son, You purchased for us the rewards of eternal life; grant, we beseech You that while meditation on these mysteries of the Holy rosary, we may imitate what they contain and obtain what they promise. Through the same Christ our Lord. Amen. FATIMA PRAYER: Most Holy Trinity - Father, Son, and Holy Spirit - I adore thee profoundly. I offer Thee the most precious Body, Blood, Soul and Divinity of Jesus Christ, present in all the tabernacles of the world, in reparation for the outrages, sacrileges and indifferences whereby He is offended. And through the infinite merits of His Most Sacred Heart and the Immaculate Heart of Mary, I beg of Thee the conversion of poor sinners. "Let this prayer be echoed all over the world." - Mary Fatima Prayer: My God, I believe, I adore, I hope, and I love You. I beg pardon of You for those who do not believe, do not adore, do not hope, and do not love You. Mary, Queen of the Holy Rosary, pray for us. Mary, Queen of Peace, pray for us. Mary, Our Loving Mother, pray for us. MEMORARE: Remember, O most gracious Virgin Mary that never was it known that anyone who fled to Your protection, implored Your help, or sought Your intercession was left unaided. Inspired with this confidence, we fly to you, O Virgin of virgins, our Mother. To You we come; before You we stand, sinful and sorrowful. O Mother of the Word Incarnate, despise not our petitions, but in Your mercy, hear and answer us. Amen. The Fifteen Promises of Mary to Christians Who Recite the Rosary * Whoever shall faithfully serve me by the recitation of the rosary, shall receive signal graces. * I promise my special protection and the greatest graces to all those who shall recite the rosary. * The rosary shall be a powerful armor against hell, it will destroy vice, decrease sin, and defeat heresies. * It will cause virtue and good works to flourish; it will obtain for souls the abundant mercy of God; it will withdraw the heart of men from the love of the world and its vanities, and will lift them to the desire of eternal things. Oh, that souls would sanctify themselves by this means. * The soul which recommend itself to me by the recitation of the rosary, shall not perish. * Whoever shall recite the rosary devoutly, applying himself to the consideration of its sacred mysteries shall never be conquered by misfortune. God will not chastise him in His justice, he shall not by an unprovided death; if he be just he shall remain in the grace of God, and become worthy of eternal life. * Whoever shall have a true devotion for the rosary shall not die without the sacraments of the Church. * Those who are faithful to recite the rosary shall have during their life and at their death the light of God and the plenitude of His graces; at the moment of death they shall participate in the merits of the saints in paradise. * I shall deliver from purgatory those who have been devoted to the rosary. * The faithful children of the rosary shall merit a high degree of glory in heaven. * You shall obtain all you ask of me by the recitation of the rosary. * All those who propagate the holy rosary shall be aided by me in their necessities. * I have obtained from my Divine Son that all the advocates of the rosary shall have for intercessors the entire celestial court during their life and at the hour of death. * All who recite the rosary are my son, and brothers of my only son Jesus Christ. * Devotion of my rosary is a great sign of predestination. (Given to St. Dominic and Blessed Alan) Imprimatur: Patrick J. Hayes DD Archbishop of New York) WHY the Daily Rosary? * Our Lady has 117 titles. She selected this title at Fatima: "I am the Lady of the Rosary." * St. Francis de Sales said the greatest method of praying IS- Pray the Rosary. * St. Thomas Aquinas preached 40 straight days in Rome Italy on just the Hail Mary. * St. John Vianney, patron of priest, was seldom seen without a rosary in his hand. * "The rosary is the scourge of the devil" -- Pope Adrian VI * "The rosary is a treasure of graces" -- Pope Paul V * Padre Pio the stigmatic priest said: "The Rosary is THE WEAPON" * Pope Leo XIII wrote 9 encyclicals on the rosary. * Pope John XXIII spoke 38 times about our Lady and the Rosary. he prayed 15 decades daily. * St. Louis Marie Grignion de Montfort wrote: "The rosary is the most powerful weapon to touch the Heart of Jesus, Our Redeemer, who so loves His Mother." * MARY, QUEEN OF THE HOLY ANGELS -- PRAY FOR US! * "Jesus, Mary, I Love You, Save Souls" * J.M.J. = JESUS, MARY, JOSEPH - the Holy Family...... |
#211 Anonym28.07.2006 - 23:17 |
A Lenten Reflection For You, From my beloved Cardinal Ratzinger Posted on the Cardinal Ratzinger Fan Club blog. "By nature, knowledge depends on a certain similarity between the knower and the known. The old axiom that like is known by like. In matters of the mind and where persons are concerned, this means that knowledge calls for a certain degree of empathy, by which we enter, so to speak, into the person or intellectual reality concerned, become one iwth him or it, and thus become able to understand (intellegere = ab intus legere). We can illustrate this with a couple of examples. Philosophy can only be acquired if we philosophize, if we carry through the process of philosophical thought; mathematics can only be appropriated if we think mathematically; medicine can only be learned in the practice of healing, never merely by means of books and reflection. Similarly, religion can only be understood through religion -- an undisputed axiom in more recent philosophy of religion. The fundamental act of religion is prayer, in which the Christian religion acquires a very specific character: it is the act of self-surrender by which we enter the Body of Christ. Thus it is an act of love. As love, and with the Body of Christ, it is always both love of God and love of neighbor, knowing and fulfilling itself as love for the members of this Body. [Prayer is] the central act of the person of Jesus and, indeed, that this person is constituted by the act of prayer, of unbroken communication with the one he calls "Father." If this is the case, it is only possible really to understand this person by entering into this act of prayer, by participating in it. This is suggested by Jesus\ saying that no one can come to him unless the Father draws him (John 6:44). Where there is no Father, there is no Son. Where there is no relationship with God, there can be no understanding of him who, in his innermost self, is nothing but relationship with God, the Father -- although one can doubtless establish plenty of details about him. Therefore a participation in the mind of Jesus, i.e., in his prayer, which is an act of love, of self-giving, and self-expropriation to men, is not some kind of pius supplement to reading the Gospels, adding nothing to knowing of him or even being an obstacle to the rigorous purity of critical knowing. On the contrary, it is the basic precondition if real understanding, in the sense of modern hermeneutics -- i.e., the entering-in to the same time and the same meaning -- is to take place. . . . Real advances in Christology, therefore, can never come merely as a result of the theology of the schools, and that includes the modern theology as we find it in critical exegesis, in the history of doctrine and in an anthropology oriented toward the human sciences, etc. All this is important, as important as schools are. But it is insufficient. It must be complemented by the theology of the saints, which is theology from experience. All real progress in theological understanding has its origin in the eye of love and in its faculty of beholding." |
#210 Anonym28.07.2006 - 22:58 |
1. So, where did this celibacy thing come from, anyway? It seems freakish. If you were a Jew during Jesus\ lifetime, it wouldn\t seem too strange. Jews were generally expected to marry, but there were a number of Hebrews who took vows of celibacy. You may be familiar with John the Baptist, who nowadays we think might have been a member of the Essenes, a celibate Jewish sect. Forget what you read in the Da Vinci Code, the vast majority of scholars of Religion Studies ( a secular field,) believe that Jesus was an unmarried celibate. And then there\s St. Paul, of course. He was an observant Pharisee growing up, and he claims he swore off women forever, after his conversion. 2. But wasn\t St. Peter married? Yes, St. Peter was married. Yes, most of the Apostles were married, though scholars think that extra-scriptural evidence indicates they may have "put their wives away," when they quit their day jobs to tag along with Jesus. 3. But priests can\t get married today! Many people don\t realize that there are married priests! You are probably most familiar with the "Latin Rite" of the Roman Catholic Church; this is the Rite the current Pope belongs to, and it\s the most famous and dominant of all the Rites. It\s called "Latin" because it sprang up in Rome (the seat of the Latin empire,) during the persecutions, and it makes a vow of celibacy a requirement for Ordination. But there are a multitude of other liturgical rites, which use different disciplines. Most Eastern Rites of the Roman Catholic Church, (like the Maronites, the Byzantines, the Coptic, Ethiopic Malankara, Syrian, Armenian ,Chaldean, Malabar, and Greek-Melkite Rites,) allow priests to marry! Ministers who convert to the Latin Rite from Anglicanism often already have wives; the Church doesn\t make them give up their families if they want to become priests! A "pastoral provision" can be made for guys in this sticky situation. 4. If thats true, then how come most priests take a vow of celibacy? It\s probably a greed thing. On a practical level: the Church doesn\t want to mess with it. If you let priests get married, some of those marriages are not going to be happy. It happens. And it wouldn\t be cool for the parishioners at all. If you let priests get married, somebody\s going to have to pay. Priests don\t exactly make a ton of money; they can barely take care of their own retirements, let alone support a family. If you let priests get married, there\s going to be a wife and kids to look after, and if a man has these people in his life, they have to be his first priority. That\s what\s morally just. But with the vow of celibacy, every parishioner gets "equal dibs" on dear old dad. Everyone is equally his child, from grainy old grandma to the newly baptized baby. On a spiritual level: the Church feels that for now, it\s fine and dandy. She\s felt that way for most of her existence. She feels that its a special gift to imitate Jesus in making the sacrifices that celibacy requires. However, priestly celibacy is not a dogma. It\s a discipline, which can be changed. Theoretically, the requirement for celibacy could be lifted, (but don\t look for that to be happening anytime soon.) |
#209 vvvvv28.07.2006 - 22:44 |
Who Here Is Going To Hell? Raise Your Hands! "Be not deceived, my brethren: If anyone follows a maker of schism [i.e., is a schismatic], he does not inherit the kingdom of God; if anyone walks in strange doctrine [i.e., is a heretic], he has no part in the passion [of Christ]. Take care, then, to use one Eucharist, so that whatever you do, you do according to God: For there is one flesh of our Lord Jesus Christ, and one cup in the union of his blood; one altar, as there is one bishop, with the presbytery and my fellow servants, the deacons" (Letter to the Philadelphians 3:3&150;4:1 [A.D. 110]). These are the words of Ignatius of Antioch, in the year 110 AD. It is very likely that Ignatius hung out with the Apostle John, so he knew what he was talking about. What exactly, is Ignatius saying, though? Damn you, and you, and you! No. He\s merely commenting on a doctrine the Church has taught from the beginning, and continues to teach today: the infallible doctrine of Extra Ecclesiam Nulla Salus, or Outside the Church, There Is No Salvation. Aha, you might say. It\s more Damn you, and you, and you! No. The Church has taught and continues to teach that both the unbaptized, and the baptized outside her, may well be saved. For the unbaptized, there is baptism of desire, (the desire to be baptized suffices,) and baptism by blood (being murdered because of adherence to the Faith suffices.) There is also the principle of innocent ignorance. A person who lives in the jungle, in the desert, or in places where the Gospel is often forbidden (China, India, Islamic countries,) are "innocently ignorant" through no fault of their own, and so they can\t be held to account. For the baptized, there is the principle of "invincible ignorance." Protestants or Atheists, for example, may be raised in environments hostile to religion in general or Catholicism in particular. Or they might be exposed to formative intellectual experiences, which make their personal conversion all but impossible. Through no fault of their own, then, these people are ignorant, and no amount of "showing them" will "make" them "see." Allllll Extra Ecclesiam Nulla Salus means is, if someone is "saved" (goes to Heaven,) it is because of the Church, which is the saving work of Christ. In other words, if a devout Muslim dies, and finds herself in Heaven, it is the Church (the saving work of Christ) who has gotten her there. The Church is forbidden from "putting" anyone in Hell. You will find declarations that so and so is in Heaven. You will never find such a declaration that anyone is in Hell. Everyone, even Pontius Pilate and Hitler, gets the benefit of the doubt. The Church admits she does not know who is in Hell, or how populous a place it is, etc., so she assumes each individual at least gets purgatory. This is in contrast to many of the more Fundamentalist Christian congregations, which teach that unless a person "accepts Jesus Christ as their personal Saviour," that person is well, not saved. Some groups insist that those who would be saved must read a certain prayer from a card, others demand members have some sort of emotional spiritual experience. This sort of thinking has its roots in the original Protestant Reformation, during which Martin Luther came up with his "salvation by faith alone" business. Declaration of personal faith thus became very important for split-away congregations. In their eyes the Church could not communicate Grace, and therefore could not save "innocently ignorant" people, or really anybody else. The break was either more severe (Calvinist) or less so (Anglican.) |
#208 ggggggggg28.07.2006 - 09:29 |
Eines seiner Lieblingsworte ist »Reinigung« In persönlichen Dingen hält sich Benedikt XVI. bedeckt. Deshalb gibt uns sein Freund und Biograf Auskunft. 1. Macht der Vatikan einsam? Kann man nicht behaupten: Im päpstlichen Haushalt arbeiten drei Ordensschwestern, ein Kammerdiener und zwei Privatsekretäre. Beim Sonntags-blick aus dem Fenster konnte Benedikt in den ersten fünf Amtsmonaten 600&8201;000 Gäste begrüßen: Besucherrekord. Doch abends machte er sich mitunter davon, um einige Stunden in der alten Wohnung zu sein. 2. Was fehlt ihm am meisten? Johannes Paul II., Spaziergänge im alten Wohnvier-tel Borgo Pio, Urlaub mit Bruder Georg in Bad Hofgastein. 3. Hat der Papst Laster? Er geht jedenfalls beichten, denn er sei »genauso schwach wie die anderen«. Ratzinger hat nie geraucht, trinkt Wein und Bier höchstens in homöopathischen Dosen. Um Schnaps hat er zumindest einmal gewettet: Ein irischer Journalist war überzeugt, der Deutsche würde eines Tages auf dem Heiligen Stuhl landen. Im Begleitbrief zu einer Flasche Old Bushmills Irish Whiskey las er später: »Seine Heiligkeit erinnert sich an die Wette.« 4. Woher kommen die Augenringe? Wojtyla war 58, als er Papst wurde, vital und kräftig Ratzinger 78 und von Natur kein Herkules. Und ein Papst leitet immerhin die größte Organisation der Welt. 5. Macht Benedikt es anders? Ja, auf subtile, bedächtige Art. Er schaffte den Handkuss ab, ersetzte die Tiara im Wappen (Symbol für weltliche Macht) durch eine schlichte Bischofsmütze und verzichtete auf den Titel »Patriarch des Abendlandes« eine Geste an die Ökumene. Synoden wurden verkürzt, Reden reduziert. Wojtyla hatte sich angewöhnt, in der Einzelperson zu sprechen, Ratzinger führte nach dem »Ich« wieder das »Wir« ein, um bischöfliche Kollegialität in den Vordergrund zu stellen. 6. Was sind seine Themen? Er geht ans Eingemachte und will ein müdes Christentum aus der Lethargie reißen. Eines seiner Lieblingsworte ist »Reinigung«; es gilt vor allem für die Kirche selbst. Jesus sei Unruhestifter eine Wohlfühlkirche verkenne dies. Ziel in der Ökumene sei »die Wiederherstellung der vollen und sichtbaren Einheit«. 7. Was unterscheidet ihn von Johannes Paul II.? Weniger, als man denkt. »Ich höre ihn und ich sehe ihn sprechen«, berichtet er, »wir sind nahe beieinander in einer neuen Art.« Kaum ein Pontifex stand zu Beginn im Zeichen eines solchen Lichtes, entflammt durch das riesige Erbe des Vorgängers. Ratzinger schafft nun eine nahtlose Fusion zweier Pontifikate, die niemand für möglich hielt. 8. Wie sieht ein typischer Papsttag aus? Der Papst steht um sechs auf, hält Gottesdienst in der Privatkapelle, frühstückt und begibt sich in seine Arbeitsräume. Mittwochs gibt er Generalaudienz, sonntags den Angelus-Segen. Er gibt Kommunionsunterricht, besucht Kranke, tauft Neugeborene, empfängt Botschafter, Regierungschefs und Rabbis. Anders als Wojtyla hat Ratzinger selten Gäste beim Essen und liegt früher im Bett. 9. Ein Satz über Benedikt? »Er weiß, wie man Tore schießt.« (Giovanni Trapattoni) 10. Ein Satz von Benedikt? »Nach dem Guten streben, nicht nach dem Profit.« 11. Was bedeutet die Enzyklika Deus caritas est? Sie gilt als Notenschlüssel seines Pontifikats. »Es ist ein Hohelied der Liebe«, befand der Spiegel. In »Gott ist Liebe« fordert der Papst eine Befreiung des Eros aus der Gefangenschaft des Beliebigen. Das »Ja des Menschen zu seiner Körperlichkeit« habe »in der unauflöslichen Ehe zwischen Mann und Frau seine in der Schöpfung verwurzelte Form« gefunden. 12. Für wen betet der Papst? Abhängig vom Weltgeschehen für Frieden im Irak, für die Opfer von Bad Reichenhall, für Abdul Rahman. Für den April lautet das offizielle Gebetsmotto des Papstes, dass die »Rechte der Frau in allen Ländern respektiert werden«. 13. Was mag er überhaupt nicht? Messen, die handgestrickt und selbstgebastelt wirken. 14. Was macht er mit dem iPod, den man ihm schenkte? Ratzinger ist technisch vollkommen unbegabt. Einen iPod kann er vermutlich nicht bedienen. Lieber spielt er selbst auf seinem alten Piano, mit Vorliebe Mozart, Bach und Palestrina. 15. Wie will er in die Geschichte eingehen? Das überlässt der Bayer einer anderen Macht. »Dass einem polnischen Papst auf dem Stuhl Petri ein Bürger aus Deutschland gefolgt ist«, merkte er jedoch geheimnisvoll an, könne man kaum anders verstehen »als im Licht eines göttlichen Plans der Vorsehung.« Mit dem ihm eigenen Stil und dem Charisma des geborenen Lehrers will er jedenfalls die wahren Probleme der Kirche angehen, die er nicht in Zölibat und Frauenordination sieht, sondern in Überinstitutionalisierung, Verlust an Glaubensleben und Mangel an gesellschaftspolitischem Engagement. Von: PETER SEEWALD |